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Il était une fois un meurtre

27 avril 2011
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meurtre

Sous le brûlant soleil d’été est abandonnée la bicyclette d’une jeune fille. 23 ans auparavant au même endroit était retrouvé le corps de Pia, une jeune fille du même âge. Au fur et à mesure que la pression monte, les langues se délient et les habitants révèlent leurs vrais visages.

En se concentrant sur les dialogues et les situations décalées, le réalisateur réussit le pari dès les premières minutes à plonger le spectateur dans une horreur moite, une tension quotidienne, là où le mal guette définitivement à la porte d’à côté ou même parfois dans votre maison. Sans faux suspense, les cartes sont distribuées dès le départ, le film crée vite le malaise entre la beauté et la perfection de la photographie, des décors, le charisme et la justesse de ses acteurs et l’humaine bassesse de son thème. Car loin d’étouffer sous une facilité crasse les pires crimes qu’on puisse imaginer, l’horreur se cache bien maintenant là où les pelouses sont bien tondues, là où les maisons sont bien tenues et dans la froide technologie des disques durs d’ordinateurs.

Sans jamais se rattacher à un fait-divers existant ou sans vouloir établir une quelconque cartographie de la pédophilie, Il était une fois un meurtre se cantonne à raison à raconter une histoire singulière, à la fois commune et exceptionnelle de celle qu’on croise dans les pages de quotidiens ou dans les journaux télévisés. Pas de super flic donc pour élucider l’affaire, pas de courses-poursuites en voiture ou de longues garde à vues spectaculaires mais bien l’affligeante réalité faite d’un mélange subtil de pression des médias, de recherches peu glorieuses dans les archives, de chance et de ratés.

Avec une sensibilité et une froideur qu’on a déjà côtoyé dans les meilleurs films de Michael Haneke, Baran Bo Odar nous emmène dans un voyage où Cinéma et drame humain ne font qu’un. A la fois sublime et rebutant, Il était une fois un meurtre n’est pas loin d’une certaine perfection narrative et visuelle et révèle à coup sûr un réalisateur à suivre dans les prochaines années. 

Lucile Bellan

{youtubejw}LMoDUvPyOTY{/youtubejw}

Il était une fois un meurtre

Un film de Baran Bo Odar
Avec Amon Robert Wendel, Anna Lenka Klenke


A découvrir sur Artistik Rezo :
– les films à voir en 2011

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