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Chantal Thomass

4 juillet 2011
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Chantal Thomass

Née en 1947, Chantal Genty rêve de quitter son cadre de vie bourgeois et ennuyeux. Elle arrête ses études en seconde et commence à acheter du tissu au marché Saint-Pierre (Paris). L’univers artistique, elle le rencontre en même temps que son petit ami et futur mari, Bruce Thomass, étudiant aux Beaux-Arts. C’est lui qui peint le tissu des robes que Chantal dessine, et que coud ensuite sa mère. Cette petite activité familiale devient entreprise lorsque la marque Dorothée Bis lui commande trois robes, puis en 1966 lorsque Jean-Marie Rivière, qui règne en maître à Saint-Tropez, vend quelques unes de ses créations à Brigitte Bardot et à Michelle Mercier.

Sentant la réussite proche, Chantal et son mari créent leur propre marque, Ter et Bantine, qui révolutionne le monde de la lingerie en 1970, lors du défilé présentant sa première collection, en même temps que celles de Kenzo et de Dorothée Bis. Alors que les femmes abandonnent les soutiens-gorge, Chantal Thomass propose porte-jarretelles, corsets et guêpières, rubans, dentelles et froufrous. En 1972, elle continue de transgresser les règles en inventant la nuisette de jour, tout comme elle invente en 1980 les collants et bas en dentelle, qu’elle modernise à l’aide de motifs et d’imprimés, lançant la mode des collants fantaisie.

A la manière de Karl Lagerfeld, elle se crée son personnage, en 1984 (taille de guêpe, peau très pâle, bouche écarlate et carré à la Louise Brook) et n’officie pas que dans le monde de la lingerie. Sa passion pour les boudoirs du XVIIème et XVIIIème siècles et pour les cabarets se retrouvent dans ses décorations, lorsqu’elle crée ses univers.

En plus de sa maison et de ses boutiques, elle a récemment redécoré tout un stand d’antiquités aux Puces de Saint-Ouen. En mars 2010, le marché mondial de l’Antiquité lui a en effet donné carte blanche : dans une maisonnette repeinte en rose, elle expose sa sélection d’objets chinés dans le marché. Paravents romantiques, lit à baldaquin, miroirs ciselés, lustres vénitiens, poupées en coquillages et nombreux autres objets que la créatrice a choisi et installé dans sa « Pink Lady House ». Elle a également participé aux Designer’s Days en juin 2010 en créant miroirs et luminaires.

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De la lingerie à la décoration, Chantal Thomass réussit tout ce qu’elle entreprend grâce à sa vision insolente et ses goûts artistiques : sa vache en string et dentelle a ainsi eu beaucoup de succès lors de l’exposition « Vach’Art » en 2006.

Macha Paquis

  • « Il y a de la générosité, de la sophistication, de la tentation, de la sensualité bien sûr, dans sa personne, sa démarche, son travail, mais jamais de provocation gratuite pour le plaisir de choquer, pas de violence. Petit à petit, elle a poussé une porte et pénétré un domaine peu exploité, entre un Pigalle bien élevé et un luxe bourgeois un peu torride. » — Christian Lacroix

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