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Cendres de Cailloux au Théâtre la Boussole : un poème théâtral à quatre voix

30 janvier 2017
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cendres-de-callioux

Cendres de Cailloux

Textes de Daniel Danis

Mise en scène de Christian Bordeleau

Assisté par Bérengère de Pommerol

Avec Philippe Valmont, Solène Gentric, Marie Mainchin, Franck Jouglas

Jusqu’au 26 mars 2017

Du mercredi au samedi à 20h30

Le dimanche à 20h

Réservation en ligne

Durée : 1h40

Théâtre la Boussole
29 rue de Dunkerque,
75010 Paris
M° Gare du Nord

www.theatre-la-boussole.com

Cendres de cailloux 4

Cendres de Cailloux est un poème théâtral à quatre voix. Chaque chant est comme un conte unique qui se développe en harmonie ou en contrepoint avec les autres. 

Voilà deux femmes et deux hommes aux vies entrelacées durant sept ans qui nous invitent au récit de cette histoire, une de celles qui marquent à jamais. Chacun a son point de vue, sa version de ce qui s’est passé dans ce coin de pays blotti au sein d’une nature imposante comme le sont souvent les forêts d’Amérique du Nord… quatre personnages se remémorent cette période de passion intense.

Pour seuls éléments de décor, une table ronde, des chaises.

En fond de scène côté cour, Geneviève Morissette, accompagne et souligne les propos et les situations. Elle offre en direct sur son clavier électronique la bande originale d’un film étrange. Un film qui nous propose de vivre dans une maison qui semble délaissée et d’entendre plus que de les voir les récits de quatre personnages. Les mots résonnent « à casser les vitres » écrit Daniel Danis, l’auteur qui a jeté dans la maison hivernale pleine de cailloux, un père et sa fille. 

Eléonore, la mère, est morte dans des circonstances affreuses, tuée par un salaud qui aurait voulu «s’encouverturer avec elle».

Cendres de cailloux 1

Pascale (Marie Mainchin) avait 11ans au moment du drame et, depuis, pour Clermont (Philippe Valmont), son père qui traîne son abattement, elle s’active et nettoie leur nouvelle maison pour laver sa peine !

Il a donc fallu qu’ils quittent Montréal pour s’installer dans cette ferme qu’il ont rachetée dans une petite ville isolée.

Arrive dans le décor Shirley ( Solène Gentric) une tatouée insolente et qui minaude. Elle a Coco ( Franck Jouglas) pour amant, un joueur de guitare qui fait pas grand chose de mieux que de boire de la bière. Il y a une belle révolte chez ce garçon cassé.


Cendres_de_cailloux_2Drame dans la Maison des cailloux 

Une relation étroite unit la fille au père. Les sujets les plus intimes sont abordés entre eux et le poids de l’absence de la mère sur leur pauvre vie solitaire Pascale verrait d’un bon œil que son père et la gouailleuse entament une relation. Histoire de le sortir de sa torpeur, même s’il lui répond «qu’il ne veut plus rien voir» Bref, dans cet endroit où l’imaginaire se mélange au présent, on glisse vers les plus grands désordres. De violences verbales en situations électrisées, le drame s’invitera dans la Maison des cailloux.
Christian Bordeleau, en mettant en scène ce texte de Daniel Danis, dramaturge québécois souvent joué à l’étranger, a fait le choix de laisser s’enchevêtrer quatre contes qui sont pour chacun d’entre eux un pan de la vie des quatre personnages.
Lui qui nous avait habitués à des mises en espace plus intériorisées dont le merveilleux – À toi, pour toujours, ta Marie-Lou – de Michel Tremblay en 2011, trouve là matière à une extériorisation quasi permanente des comédiens.

BORDELEAU JPGComment monter quatre contes au théâtre ?
Sans répit, dans une sorte d’agitation voulue, bien évidemment : « C’est parce que nous sommes plongés dans le récit, nous dit Christian Bordeleau (photo ci-contre).

On est au fond du conte, on peut s’amuser. D’autant que la seule indication que j’aie eue de l’auteur tenait dans une seule phrase – le drame a déjà eu lieu – mon travail s’est donc fait en happening en réinventant les positions dans l’espace, les déplacements. En fait, j’ai laissé les comédiennes et comédiens s’exprimer dans une improvisation permanente. Pour moi, chaque pièce a son langage et, en conséquence, je n’avais plus qu’à mettre en espace le travail des comédiens. C’était une priorité. »
Ce travail de Christian Bordeleau lui permet de renouer dans chacune de ses pièces avec ce qu’il nomme son « monde plein d’espoir.»
Il ajoute : « Afin de danser avec la vie ! »

Patrick duCome

[ Photo  : © Laurent Lafuma ]

 

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