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Exposition de Stéphane Couturier “Anaklasis” à la Galerie Particulière

23 novembre 2016
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Capture décran 2016-11-23 à 11.43.08

Exposition de  Stéphane Couturier  “Anaklasis”  à la Galerie Particulière

Œuvres de Stéphane Couturier 

Du jeudi 24 novembre 2016 au samedi 28 janvier 2017

Vernissage le jeudi 24 novembre 2016 à partir de 18h 

La Galerie Particulière
16, rue du perche
75003 Paris
M° Saint-Sébastien Froissart

www.lagalerieparticuliere.com

Capture décran 2016-11-23 à 11.43.08 copieDu jeudi 24 novembre 2016 au samedi 28 janvier 2017

Ces vingt-cinq dernières années, ses télescopages entre construction réelle et reconstruction photographique ont joué un rôle important dans le décloisonnement de la photographie et des arts plastiques. D’un sujet de prédilection à l’autre (la ville historique, les chantiers, les barres d’immeubles ou encore les usines), d’un pan- neau de polyptyque à son pendant, d’un film structuraliste à ses immenses lais photographiques, imprimés et collés à même les murs de l’espace d’exposition, Couturier déploie un arsenal de stratégies visant à récuser cette croyance commune, devenue doctrine, qui voudrait que l’image soit transparente, qu’elle ne soit que le pur véhicule de l’information visuelle.

S’il est infiltré par le réel de toutes parts, l’univers photographique de Stéphane Couturier est moins un miroir qu’un tissage ou, pour être plus précis, un entrelacs d’écrans ajourés. De ces sites qu’il découvre et arpente inlassablement de par le monde, l’artiste s’emploie avant tout à isoler l’ossature invisible. À moins, au contraire, qu’il ne parvienne à y superposer une structure exogène mais apparente, permettant ainsi de voir la photogra- phie – mais aussi toute représentation imagée telle que la peinture hyperréaliste peut en produire – comme une surface plaquée sur le réel : un camouflage. En jouant sur ce puissant effet de réel, renforcé par la précision et la multiplicité considérable des détails, l’œuvre donne à l’observateur, un instant, l’impression d’être confronté à un fragment détaché, un prélèvement du réel, tel qu’il apparaît à la vue lors de la découverte d’un site. C’est en toute logique à ce moment de reconnaissance relative et superficielle que survient le hiatus, la faille dans le système bel et bien virtuel de la photographie.

Les œuvres de Stéphane Couturier s’opposent à toute contemplation passive, à tout constat évident. Avant 2004 et son recours à l’outil numérique , cette opération résultait exclusivement d’un jeu de cadrage, d’éviction du ciel et des diagonales, de l’écrasement de la profondeur et de l’alignement des éléments sur le plan plutôt que leur échelonnement, précisément afin de neutraliser la perspective traditionnelle. Tout ceci découlant d’un savant travail sur la distorsion et la netteté que seul un travail d’orfèvre, à la chambre photographique, est à même de produire. Tout comme Jesús Rafael Soto, qui disait apprécier autant l’ordre que le chaos quand on lui reprochait de délaisser un vocabulaire géométrique rigoureux au profit d’un registre gestuel, informel et matiériste, Couturier s’emploie volontiers, dans la longue série Melting Point (2004-2014), à faire prendre un tournant baroque à son œuvre, où le psychédélisme, qui n’était que latent dans les séries précédentes, prend désormais toute son ampleur. En effet, dès 2004-2005, Couturier ne se contente plus de glissements de points de vue et de l’écrasement de la perspective (à la chambre) pour juxtaposer les éléments architectoniques et ménager surfaces et percées qui n’existent que sur le plan de l’image. Des sites urbains, parfois déjà exploités auparavant (comme Paris ou Moscou) vont ainsi faire l’objet d’une stratification d’un type nouveau, rendue possible par le numérique.

Si l’apparence de cette série atteint une densité et une complexité visuelle inédites, le procédé technique demeure simple : il consiste à superposer et à fusionner deux prises de vue d’un même site, puis à les imprimer sur le même tirage. L’artiste se départit alors des atours de neutralité qui caractérisaient ses travaux depuis 1993. Ainsi les usines automobiles, Toyota (2005) et Alstom (2009-2012), les paysages fusionnés de Brasilia (2007-2010), Barcelone (2008) ou encore Salvador de Bahia (2011-2012). Le numérique, désormais, permet ainsi de rendre possible un jeu de transparences et d’opacité entre seulement deux images superposées – même si un coup d’œil trop rapide pourrait laisser penser à une multitude de couches, autant qu’à un déploie- ment d’effets kaléidoscopiques, par exemple dans la série, clairement la plus psychédélique, des chaînes de production automobiles Melting Point, ou encore Chandigarh (2006-2007), consacrée au Corbusier, et dans laquelle les tentures et peintures murales de l’architecte, présentées initialement à l’intérieur de ses bâtiments brutalistes, viennent littéralement se déposer sur ses façades.

[Crédits visuel et texte : © communiqué de presse]

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