0 Shares 1729 Views

Shutter Island

1 mars 2010
1729 Vues
Shutter Island avec Di Caprio

Shutter Island avec Di Caprio::

1954. Quelque part au large des Etats-Unis. Shutter Island nous plonge dans l’Amérique des vieux polars : deux inspecteurs en imper et feutres, comme on les aime, partent pour une enquête. Arrivés sur le décor austère de l’île, les policiers avec képis en étoile, à l’américaine, accueillent, l’œil méfiant, les marshals Teddy Daniels et Chuck Aule.

Dans le cadre de ce centre psychiatro-pénitencier, Martin Scorsese sort la grosse artillerie du thriller hollywoodien : des plans ralentis sur des malades enchaînés plus qu’inquiétants ; une musique au rythme lancinant ; des barbelés électrifiés ; des éclairs qui illuminent des sculptures aux visages horrifiées ; un tempête cataclysmique ; un couloir de prison plongé dans l’obscurité, à moitié inondé, dans lequel rôde, ricanant, un fou dangereux (Aliens version hôpital psychiatrique…).

Evidemment, la recette fonctionne aussi bien qu’une formule mathématique : le spectateur est surpris par le fou qui surgit de l’obscurité. Il appréhende de voir les images dévoilées par une caméra subjective qui érafle murs et sols. Il découvre les personnages au dernier moment par plans très rapprochés. La salle a peur, attend, sursaute.

Ajoutez à cela des stéréotypes de psychiatres avec barbes, cheveux blancs et petites lunettes rondes à la Freud, une théorie du complot (L’île du docteur Moreau avec des fous criminels en substituts d’hommes-animaux…) et un héros (Léonardo Di Caprio) torturé par un passé de sauveur-tortionnaire de Dachau. Vous obtenez un parfait blockbuster amusant, qui s’oublie aussi vite qu’il n’est vu…

C’était sans compter sur la finesse de Martin Scorsese. Tous les excès de genre qui criblent le début du film sont justifiés par le retournement final. Impossible de parler de la suite de Shutter Island sans gâcher le plaisir du spectateur… Concluons en disant que le film, beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît au début, surprend son public et exploite au maximum les ressources du cinéma pour produire son effet. Et ça marche ! Scorsese nous offre plus de deux heures trépidantes, mais à condition d’entrer dans son petit jeu. Plus vite on aura compris, moins fort sera la surprise…

Que penser des dernières minutes du film, plutôt intrigantes : un énième retournement ? A chacun de voir.

Chloé Goudenhooft

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Loil0pu6nvk[/embedyt]

Shutter Island

De Martin Scorsese

Avec Leonardo DiCaprio, Marc Ruffalo et Ben Kingsley

Articles liés

“Artificial Dreams” : Une exposition inédite de la création artistique assistée par l’IA et les algorithmes dès le 16 mai au Grand Palais Immersif !
Agenda
58 vues

“Artificial Dreams” : Une exposition inédite de la création artistique assistée par l’IA et les algorithmes dès le 16 mai au Grand Palais Immersif !

Soutenue par Microsoft, “Artificial Dreams” est une exposition-performance inédite qui dresse un panorama de l’art génératif et de la création assistée par algorithmes et intelligences artificielles (IA). Un événement qui interroge les nouvelles pratiques artistiques de notre ère. À...

“De soi à l’autre”, le micro-format de la IVe édition du festival itinérant “Le Vivier” à la Bellevilloise !
Agenda
125 vues

“De soi à l’autre”, le micro-format de la IVe édition du festival itinérant “Le Vivier” à la Bellevilloise !

La Compagnie des CriArts vous invite pour un micro format du festival Le Vivier : édition IV, “De Soi à L’Autre” – une expérience artistique et sociale incontournable.  La Compagnie des CriArts est fière d’annoncer la quatrième édition du...

La galerie Skarstedt expose Cindy Sherman avec l’exposition “Cindy Sherman : Film Stills (1977-1980)”
Agenda
73 vues

La galerie Skarstedt expose Cindy Sherman avec l’exposition “Cindy Sherman : Film Stills (1977-1980)”

Skarstedt présente “Cindy Sherman : Film Stills (1977-1980)”, une exposition rassemblant 23 œuvres consacrées au travail précurseur de Cindy Sherman et qui explore des notions d’identité et de genre, dans lequel l’artiste se met en scène par le biais...