0 Shares 844 Views

Sui Jianguo – JGM Galerie

7 novembre 2010
844 Vues
m10047-1a4dfa09c8ebc7626aad7f781a259d03

 

Sui Jianguo s’est fait connaitre dans le monde entier en utilisant sous forme d’exorcisme l’iconographie maoïste et tout particulièrement la fameuse veste du président Sun Yat Sen, porté par le camarade président. Il est de ce fait perçu comme un interprète majeur de la manière dont la transition économique s’est reflétée dans l’art. Ses œuvres passées et récentes entrainent les spectateurs à percevoir que les changements dans le contexte créent des transmutations de sens. L’une des œuvres clé produite spécialement pour son exposition à Paris reflète ainsi de manière emblématique la façon dont l’artiste repose les questions complexes liées aux transformations tant sociales qu’économiques tout en abordant des interrogations relatives au domaine de la sculpture actuelle. Dream Stone, 2010 est au départ un joli caillou glané sur un chantier. Il est scanné, magnifié des centaines de milliers de fois et usiné ensuite par la découpe au laser d’un feuilletage monté en nids d’abeilles. L’artiste obtient ainsi une œuvre monumentale qui traite à la fois de son adéquation au présent et des métamorphoses induites par les nouvelles technologies. Il le fait sans pour autant brader sa considération de la persistance des valeurs culturelles propre a l’héritage national.

Les œuvres choisies pour cette exposition offrent un éventail significatif de la diversité de ses approches en matière de sculpture. Elles font indéniablement la preuve d’un talent et d’une intelligence artistique remarquables. Reproduit avec soin en bronze, l’esclave michelangelien revêt malicieusement la fameuse veste mao et constitue un rappel du chamboulement qu’ont représenté le contemporain et la façon paradoxale qu’ont les artistes chinois de manier les outils académiques pour conceptualiser leurs discours. Le tapis enroulé révèle quant à lui sous un éclairage dramatique, une œuvre puissante et obsessionnelle réalisée à partir de milliers de clous qui traite insidieusement de la violence et de l’idée de répétition et de série dans le travail. L’enseigne en néon, purement conceptuelle, clame son désormais si familier “Made in China” symbole des temps actuels, son pays ayant du mal à imposer ses propres marques mondialisées mais essaimant partout et sans répit son label global. Last but not least, Sui Jianguo offre dans cette exposition parisienne un aperçu saisissant de ses recherches sur l’écoulement inexorable du temps. Ceci est matérialisé par une œuvre performative et abstraite dont la taille augmente continuellement puisque l’artiste la nourrit quotidiennement et de manière répétitive d’une strate de laque, une autre matière qui puise sa source dans la tradition.

Sui Jianguo, Dream Stone

Du 6 novembre au 20 novembre 2010
Vernissage le vendredi 5 novembre de 18h à 21h
Du lundi au samedi de 10h à 19h
Informations : 01 43 26 12 05

JGM. Galerie
79 Rue Temple
75003 Paris
Métro Châtelet

www.jgmgalerie.com

Articles liés

Vivez la finale publique de SOBANOVA DANCE AWARDS #8
Agenda
54 vues

Vivez la finale publique de SOBANOVA DANCE AWARDS #8

SOBANOVA DANCE AWARDS #8 : les espoirs de la nouvelle scène chorégraphique à retrouver sur la scène Jacques Higelin de la MPAA Saint-Germain pour la finale publique le vendredi 3 mai 2024 à 19h30 en présence d’un jury prestigieux...

Festival K-LIVE : LOTO Street-Art, une première mondiale à ne pas manquer le 4 mai à Sète !
Agenda
64 vues

Festival K-LIVE : LOTO Street-Art, une première mondiale à ne pas manquer le 4 mai à Sète !

Un festival qui propose de l’art urbain et de la musique ! K-LIVE ouvre le bal le 4 mai à la Ola, la plage du Lido à Sète ! Il fera beau et chaud, à n’en point douter, tenues...

“Désobeissantes” : la résistance des femmes iraniennes mise en lumière à la Fondation GGL
Agenda
70 vues

“Désobeissantes” : la résistance des femmes iraniennes mise en lumière à la Fondation GGL

Après Olympe Racana-Weiler et Marlène Mocquet, l’artiste contemporaine d’origine iranienne Nazanin Pouyandeh clôture le trio féminin de la Fondation GGL avec une exposition inédite intitulée “Désobéissantes”. De par son héritage culturel et son imaginaire original, Nazanin Pouyandeh s’affirme comme...