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Le soldat Dieu – Koji Wakamatsu

25 novembre 2010
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Soldat_dieu_film

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Insolence, turbulences, violences, incandescence : en choisissant de mettre en valeur – comme jamais – le cinéaste japonais Koji Wakamatsu, la Cinémathèque française à Paris n’a certes pas opté pour la tiédeur. Bien vu ! D’autant que la rétrospective proposée traverse l’automne et une partie de l’hiver, ceci jusqu’au 9 janvier : rien de tel qu’un 7e art en forme de poèmes insurrectionnels pour réchauffer une époque frileuse !


Plus sérieusement, Koji Wakamatsu, ancien yakusa qui découvre sa vocation de cinéaste en prison, a longtemps été considéré comme “l’enfant terrible du jeune cinéma japonais des années 60 et 70“. Le fait que cet artiste scandaleux ajoute, aujourd’hui encore à l’âge de 74 ans, un nouvel opus à sa filmographie mérite bien, en effet, cet arrêt (passionné) sur images (mouvementées). Ainsi, d’un côté Le soldat Dieu, salué par un Ours d’argent au dernier Festival de Berlin, sort en salle le 1er décembre et, de l’autre, une quarantaine de titres sont projetés à Bercy (auxquels s’ajoutent conférences, coffret DVD et publication d’un livre aux éditions IMHO).  

Koji_WakamatsuUne occasion idéale pour constater l’évolution de sa caméra (en forme d’arme politique) et de son point de vue (notamment sur la guerre), mais aussi, dans le même temps, la permanence… de sa colère ! De ses premiers pas, marginaux et revendiqués comme tels – à savoir des films érotiques de série B – à  cette dernière charge contre les mensonges patriotiques (le héros handicapé du Soldat Dieu est “incidemment” un tortionnaire, un violeur et un bourreau domestique), en passant par ses manifestes virulents (et “underground”) des années 70, Wakamatsu ne cesse de stigmatiser l’aliénation. Sauf qu’à présent, ce digne émule d’Eisenstein (et du “free jazz”), longtemps associé à l’extrême gauche japonaise, s’attache à décrire la désillusion… plutôt que le combat.


Hier porte-parole de la jeunesse contestataire, désormais chantre de l’échec ? Pas forcément, pas tout à fait. Intranquille, il le reste dans sa façon de travailler (budget limité, prises uniques, pas de répétition, etc.). Et dans la beauté folle – épurée – de ses images, ce qui est  aussi une forme de révolte en cette époque de blockbusters surchargés.


Ariane Allard



Le soldat Dieu

De Koji Wakamatsu


[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=AtREauu0gN4[/embedyt]


Sortie le 1er décembre 2010


Rétrospective jusqu’au 9 janvier 2011

Conférence “Qui êtes-vous Koji Wakamatsu ?” le 29 novembre à 19h, puis projection de “L’extase des anges”

Informations : 01.71.19.33.33.

Réservations : 01.71.19.33.38.


Cinémathèque française

51 rue de Bercy

75012 Paris

Métro Bercy


www.cinematheque.fr

 

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