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Les épouvantails au Théâtre Les Déchargeurs

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Lucien et Jeanne naufragés après le licenciement forcé de leur entreprise se rencontrent par hasard. Il fait la manche et s’adonne au renoncement, quand elle, pleine de ressources lui propose une association pour ouvrir une sandwicherie. Les répliques fusent entre la roublardise de l’une et le sens de la répartie de l’autre.  « L’offre et la demande définissent notre prix, nous on n’est pas rare donc on vaut rien et en plus on leur coûte », dénonce Lucien pour expliquer leur éviction brutale de la société active.

Laurent Leclerc décrit la pièce comme une « fable sociale où résonnent les peurs de notre époque. » Car c’est bien de cela qu’il s’agit au fond, la peur de vieillir, de perdre son travail, d’être seul. Il a vu sa femme et ses enfants le quitter. Il a abandonné ses rêves mais Jeanne, elle  ne s’y résout pas et en suivant les préceptes de son carnet rouge à pages blanches elle suit sa voie faisant fi de sa situation. Finalement, loin d’un misérabilisme, c’est un message d’espoir face au renoncement que transmet cette pièce. Laurent Leclerc et Margaux Delafon excellent dans leurs rôles d’écorchés et s’avèrent très charismatiques. On pourra cependant reprocher une certaine prévisibilité au texte qui n’évite pas quelques réparties un peu faciles.

Les deux personnages évoluent dans un monde entre réel et fantastique, ici un rayon de lumière indique un personnage tiers les observant, là des marionnettes s’affolent pour jouer le rôle du patron inquiet.
L’éclairage tamisé, renforce l’impression de partir voguer vers une contrée mystérieuse légèrement nimbée de fumée. Un petit bémol sur le manque d’insonorisation de la salle qui parfois rompt quelque peu la magie des lieux. Mais ce n’est pas la faute loin s’en faut des deux comédiens qui ne manquent pas d’énergie dans cette épopée kafkaïenne.

Une création énergique dénonçant les travers de notre société où l’on retiendra la performance habitée des deux comédiens.


Les épouvantails

Texte et mise en scène de Laurent Leclerc
Coréalisation à la mis en scène Margaux Delafon

Avec Margaux Delafon et Laurent Leclerc

Jusqu’au 21 mai 2011
Du mardi au samedi à 20h

Réservations 08 92 70 12 28
Prix des places : 14€ / 18€ / 22€

Théâtre Les Déchargeurs
3 rue des Déchargeurs
75001 Paris
M° Châtelet

www.barouf-théâtre.com

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