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Festival de Cannes 2012 – 18 mai 2012

19 mai 2012
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Festival de Cannes 2012

Il y a des erreurs de débutant(e)s qui se répètent inlassablement mais suivez donc déjà ces quelques conseils et vous y gagnerez sûrement :

  • – ne jamais s’acharner à se percher sur des talons quand on souffre déjà des pieds (mieux vaut faire un ou deux jours de pause plutôt que de risquer une blessure sérieuse, je le sais bien je l’ai expérimenté),
  • – ne pas oublier de boire (de l’eau de préférence et toute la journée si possible) puisque le déshydratation est le pire ennemi du festivalier qui oublie souvent d’une salle à une file d’attente de boire pendant parfois 8 heures de suite.
  • Ne pas oublier de manger, c’est très bête mais dans l’excitation du moment, le manque de temps et les infrastructures limitées (à fortiori si on a un budget limité) les repas sautés se cumulent facilement.
  • Avoir toujours dans sa tête un planning idéal de journée. Oui, parfois pour une raison ou une autre une séance peut sauter mais c’est plus facile de se faire plaisir quand on sait où et quand ont lieu les évènements qui nous intéresse.

La journée pour moi, commence donc tard. Après quelques heures de rédaction, au chaud (et au sec) dans l’appartement , je me motive à rejoindre le palais des festivals pour deux participations vidéos (l’une pour Allociné.fr et l’autre pour CannesInside.com). C’est aussi ça la vie d’une critique sur le festival, une sorte de cumul de micro-activités, de rendez-vous éclairs, d’entretiens tronqués, au milieu des films et des soirées.

Je prévois finalement 1h15 de queue pour le nouveau film de Xavier Dolan, Laurence Anyways. À raison puisque la foule s’amasse sitôt les dernières gouttes tombées. Un sandwich avalé à la hâte, quelques discussions de cinéphiles et me voilà dans la salle pour un des films que j’attends le plus du festival. Et je ne suis pas déçue, malgré ses 2h40 le film nous transporte avec légèreté et mélancolie au travers de deux décennies dans le quotidien bousculé d’un couple atypique. La passion, l’esprit rebelle et le souffle de liberté qui planent sur le long métrage sont autant d’indices du grand talent du jeune Xavier Dolan et son absence sur le tableau de la compétition officielle est d’autant plus remarquée.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=doh3M35m6z8[/embedyt]
 

À peine le temps de sortir de la salle (avec ses multiples contrôles d’identité et de sacs) qu’il faut déjà retourner à la case départ c’est à dire cette maudite file d’attente qui s’étend déjà à vitesse grand V. La pluie tombe par intermittence mais il faut plus massacrer l’enthousiasme des festivaliers présents qui savent que le meilleur et le plus étonnant est encore à venir. Pour cette deuxième séance, je me réserve le film qui a le plus fait parler de lui en cette journée : Beasts of the Southern Wild. L’univers de Max et les maximonstres n’est pas très loin de cette chronique enfantine façon bayou où le réalisateur se permet toutes les excentricités mais pêche parfois d’excès de grands sentiments. Le film est intéressant mais assume son coté tire-larmes et gâche ses effets. Le moment n’est pourtant pas désagréable (si l’on exclut les bruits de mouchoirs qui se froissent autour de moi et les reniflements peu discrets).

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=_V3qaiaWbHU[/embedyt]

Et c’est reparti pour un tour ! Comme la fois précédente, on sort de la salle pour y retourner. La journée se déroule ainsi sur un rythme infernal, trois films, 7 heures de métrage, quelques gouttes de pluie et à peine quelques minutes de lumière du jour qu’il fait déjà nuit et qu’il est temps de se rentrer. Mais parlons de ce troisième film. Beyond the Hills est le nouveau de Cristian Mungiu qui avait fait précédemment parler de lui avec 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Le cinéaste roumain réitère l’exploit de dresser un portrait de son pays aussi ennuyeux que sans âme (un comble vu le sujet du film) et ses 2h30 en paraissent au moins le triple. Ce film a également marqué le début des festivités des huées, ces réactions parfois violentes du public cannois envers une œuvre qu’il ne comprend pas.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=JDO1pWkSM9A[/embedyt]

La nuit est déjà tombée, les yeux se ferment tout seuls malgré l’appât des soirées qui s’annoncent. Aucune motivation pour respecter le dress code 80/90s de la soirée Laurence Anyways alors dans mon état normal j’aurai donné un rein pour y aller, je décide de prendre un plat à emporter et de me réfugier dans la chaleur de la colocation pour réfléchir à cette journée et à ses films. Le froid m’a terrassée mais je reviendrai.

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Lucile Bellan

A découvrir sur Artistik Rezo :
Festival de Cannes 2012 – 16 et 17 mai 2012

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