Edith S. – Théâtre Dejazet
Edith S. Mise en scène de Marylin Alasset Avec Géraldine Danon, 30 représentations exceptionnelles Réservations au 01.48.87.52.55 Théâtre Dejazet |
Du 29 janvier au 28 février 2014
Une belle sobriété habite ce spectacle que la mise en scène réussit toutefois à ne pas faire sombrer dans une austérité pesante. Géraldine Danon y livre une très belle composition, habitée et digne. La vie d’Edith Stein, au regard de sa mère, était toute tracée. Juive et née le jour du Grand Pardon. Quand le destin s’en mêle à ce point, c’est une bénédiction. Reste à suivre sa voie. Est-ce de grandir dans une famille matriarcale, d’avoir subi des amours contrariées avec deux hommes successifs ou de s’être imprégnée de phénoménologie matière dans laquelle elle décroche un doctorat qui va la pousser entrer au carmel ? Nous sommes en 1942, Edith est devenue Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. La Gestapo l’attend pour l’emmener à Auschwitz. Elle rembobine le fil de sa vie… C’est un personnage complexe et déchiré de tiraillements que décrit Marie Wolinski. Juive convertie au catholicisme, amoureuse n’osant franchir le pas, philosophe mais aussi prête à en découdre avec l’ordre établi et qui lui fait dire « Ma seule prière c’est ma soif de liberté », Edith Stein s’avère aussi une féministe avant l’heure. Si elle ne revendique pas le droit à disposer de son corps, celui de faire ce que bon lui semble de son âme est clairement signifié, avec la cohorte de dilemmes qu’accompagne pareille prise de position. Grâce à une scénographie aérée avec présence constante sur scène de tous les comédiens, témoins silencieux des tragédies qui se nouent, familiale, humaine, historique, le propos qui pourrait sembler lesté d’une pesanteur induite par le sujet va pourtant décoller. Dans un décor dépouillé, minimaliste, les personnages n’en existent que mieux. Ils sont défendus par de bons comédiens, Géraldine Danon en tête. La grande voyageuse nous livre en effet une composition d’une belle sobriété et profondément digne. De sa voix faussement monocorde, elle prête vie à ce personnage hors du commun avec la modestie qui s’impose. Un vrai beau moment de théâtre. Franck Bortelle |
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