Jeanne et Marguerite au Théâtre La Bruyère
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Jeanne et Marguerite De Valérie Péronnet Mise en scène de Christophe Luthringer Avec Françoise Cadol Du 30 janvier au 29 mars 2014 Réservations : Durée : 1h Théâtre La Bruyère |
Du 30 janvier au 29 mars 2014
Dans une interprétation à fleur de peau, la superbe Françoise Cadol donne vie au texte poignant et drôle à la fois de Valérie Péronnet que met en scène avec beaucoup de délicatesse Christophe Luthringer. Une très belle page d’amour… Marguerite en 1907 vit à Nice et rencontre Eugène pendant les vacances. Elle l’attend, patiemment. Ils s’écrivent constamment. Ils finiront par s’aimer ardemment. Jeanne, en 2000 est seule. Elle est journaliste et nègre. Elle remplit sa vie de ce que lui racontent les autres. Un soir, sur internet, ce lieu qui n’en est pas un et où l’on « dit la nuit à un inconnu ce qu’on n’ose pas dire le jour à ceux qu’on connaît », elle rencontre un homme qu’elle nomme James. Sans rien savoir de sa vie, pas même son nom donc, elle en tombe amoureuse. Puis elle aussi va attendre un signe de lui. Sa passion va la dévorer. Le texte magnifique de Valérie Péronnet est inspiré d’une histoire vraie, la sienne. Une histoire somme toute banale comme il y en a autant qu’il y a d’amours. De ces amours pas franchement heureuses, pas complètement malheureuses non plus. Ces amours faites d’attentes, d’espoir, de désespérances, de désillusion, de bonheur intense aussi. Ces amours sans histoire, ces histoires d’amour, ces amours que l’Histoire contrarie… Nous ne sommes toutefois pas dans la tragédie totale, certains passages provoquant même quelques rires francs, que provoquent le caractère délicieusement désuet des pratiques 1900 ou la rage qui peut habiter les déclarations de l’an 2000. Un très élégant jeu de lumières La mise en scène de Christophe Luthringer va opérer d’incessants allers et retours entre les deux époques avec de subtiles transitions textuelles comme autant de relais signifiant clairement cette intemporalité qui régit le sentiment amoureux. Les éclairages soulignent ses changements temporels mais l’histoire n’est, quant à elle, qu’un perpétuel recommencement. Les outils changent, la petite musique de l’amour et ses souffrances demeurent. Franck Bortelle [Crédits photographiques : Palazon] |
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