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Cannes 2014 : compte rendu du jour 3

debussy

Cannes : compte rendu du jour 3

Le 17 mai 2014 

Cannes, troisième jour : d’Egoyan à Amalric en passant par Szifron, les films forts se succèdent sans respiration…

La magie de Cannes, c’est de réussir à puiser dans ses dernières ressources et de filer, après 3h de sommeil alcoolisé, voir à 8h30 le nouveau film d’Atom Egoyan présenté en compétition officielle.

Captives est un polar captivant porté par un casting habité (Ryan Reynolds, Rosario Dawson). Dommage que, à la fois, l’histoire et le traitement restent assez anecdotiques et que ce film se présente comme un des plus mineurs de la compétition. Atom Egoyan, qui a passionné la critique il y a presque 20 ans, semble resté dans le passé. Son dernier film a déjà une étrange patine vieillotte.

Un film déjà oublié le temps de sortir du Palais des festivals pour monter les petites marches rouges de la salle Debussy et voir La chambre bleue, adaptation de Simenon par Mathieu Amalric, présenté dans la section Un certain regard.

La chambre bleue, c’est un film de couple. La lumineuse Stéphanie Cléau et Mathieu Amalric irradient de sensualité cette histoire tragique, manigance complexe au cœur d’une histoire d’adultère. Le film semble être un cadeau, un hommage, une déclaration d’amour teintée de crainte et de respect. L’œuvre d’un homme charmé par une femme qu’on découvrira fatale à travers ses yeux.

La journée passe et reste une interrogation : “Pourquoi avoir sélectionné directement en compétition officielle (quand on voit comment, par exemple, Xavier Dolan a eu du mal à y accéder) l’Argentin Damian Szifron dont on ne connaît de lui qu’un polar pompier et des productions télévisées à succès dans son pays ?”

La réponse arrive à quelques minutes du générique. Il est adoubé par l’Espagnol Pedro Almodovar qui produit son film. Celui-ci est même là pour monter les marches et représenter son poulain.

J’avoue que j’y vais à reculons. Mais dès le générique, je suis charmée. Ce film à sketchs à l’humour grinçant révèle la part animale de l’homme, le moment où tout bascule et où la réserve sociale explose pour laisser place à la folie la plus totale. La star locale Ricardo Darin y incarne un homme atterré par l’inhumanité du système ubuesque des PV. L’engrenage est lancé, ça va se finir dans les cris, une explosion et une hilarante scène d’anniversaire en prison. On rit beaucoup et de bon cœur. La respiration est bienvenue.

Pour l’anecdote, Relatos salvajes est le premier film à sketchs sélectionné à Cannes depuis les Monty Python.

Pas de rencontre ce jour-ci, juste du cinéma et des cocktails à la vodka à la boulangerie bleue (définitivement LE lieu pour les soirées qui ont du mal à se lancer). Il faut bien se reposer, respirer un peu avant de commencer un week-end qui s’annonce, comme toujours, animé et chargé.

Lucile Bellan 

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