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Alvin Ailey au Châtelet : Black comes back – to Paris

9 juillet 2015
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Les Étés de la Danse

Avec Alvin Ailey American Dance Theater

Jusqu’au 1er août 2015

Théâtre du Châtelet
1, place du Châtelet
75001 Paris

M° Châtelet
(lignes 1, 4, 7, 11 et 14)

lesetesdeladanse.com

Jusqu’au 1er août 2015
Le public en redemande, le public est roi. Les voilà donc de retour au Théâtre du Châtelet, pour la quatrième fois en 11 éditions. L’Alvin Ailey American Dance Theater est la troupe la plus souvent invitée du festival Les Étés de la Danse ! Ils font aujourd’hui escale pour 27 représentations, avec 17 pièces au répertoire. Chaque soir, un autre programme est proposé.

L’appel du public qui a envie de revoir la troupe new-yorkaise prouve en même temps que Les Étés de la Danse ne s’adressent pas qu’aux touristes. Le public parisien a parfaitement adopté son rendez-vous chorégraphique annuel avec une compagnie internationale et prestigieuse.

Nul besoin de souligner l’excellence technique d’une troupe américaine, l’énergie et le plaisir de la danse qui sont au rendez-vous avec la troupe fondée en 1958 par Alvin Ailey, homme aux 79 ballets créés jusqu’à son décès en 1989, dont des pièces pour La Scala de Milan et le Ballet de l’Opéra de Paris. Ce maître-là a su populariser un art d’une exigence absolue, comme en Europe un certain Maurice Béjart ou une Pina Bausch. L’existence actuelle de la compagnie montre aussi comment une troupe qui ne faisait qu’un avec son fondateur peut continuer son chemin dans un esprit d’ouverture, sans trahir son engagement de départ. Car la plupart des pièces au programme mettent en scène, et en musique, la rencontre entre l’Occident et un héritage culturel africain empreint de spiritualité.

AAADT-The-Hunt-Robert-Battle-c-Paul-Kolnik-300x240Le programme présenté à Paris pendant tout le mois de juillet permet de traverser une part tout à fait intéressante de l’histoire de la danse au XXe siècle. Bien sûr, le programme composé par Robert Battle, directeur artistique actuel de la compagnie, part des pièces d’Ailey, dont le mythique et incontournable Revelations, créé en 1960 pour Judith Jamison, qui succéda à Ailey en tant que directrice artistique de la compagnie de 1989 à 2011. Trois autres pièces d’Ailey sont au programme, toutes des années 1970 sur des musiques de Duke Ellington.

Jamar-Roberts-et-Antonio-Douthit-Strange-Humors-Robert-Battle-c-Paul-Kolnik-300x240Chaque soirée des Étés de la Danse est composée de quatre ou cinq pièces différentes, certaines pouvant être très brèves, notamment celles de Robert Battle, dont The Hunt sur une musique des Tambours du Bronx. Battle passe également commande à des chorégraphes, pour des pièces inspirées directement par les danseurs de la troupe, ce qui est le cas de Lift, créé en 2013 par la Canadienne Aszure Barton, qui n’est pas une danseuse de la compagnie à l’essai en tant que chorégraphe. Au contraire, Barton a travaillé aux Pays-Bas avec le Nederlands Dans Theater, à New York avec Mikhaïl Baryshnikov, en Australie avec la Sydney Dance Company… 

Antonio-Douthit-Boyd-Awassa-Astrige-Ostrich-Asadata-Dafora-c-Paul-Kolnik-300x240Si les pièces de chorégraphes afro-américains sont majoritaires (il y a Bill T. Jones, Rennie Harris, Ulysses Dove, Ronald K. Browne), on rencontre aussi une pièce brève d’Asadata Dafora. Né en Sierra Leone en 1929, Dafora a été le premier à représenter des danses africaines sur une scène occidentale, avant de se produire à La Scala de Milan et devenir un temps collaborateur d’Orson Welles.

On connaît bien sûr Rennie Harris, qui vient du hip-hop (on a pu voir sa compagnie Rennie Harris Pure Movement au festival Suresnes Cités Danse), ou au moins Bill T. Jones, les deux ne lâchant jamais rien de leur engagement artistique et sociétal. S’y ajoutent des pièces d’Ohad Naharin, Hans van Manen et Christopher Wheeldon, ce qui amène aussi d’autres univers musicaux, avec Arvo Pärt et Gorecky. Alvin Ailey n’est plus, mais tout se passe comme s’il veillait toujours sur sa création majeure, la troupe elle-même, une œuvre qui semble s’employer à ce qu’il reste aussi immortel que de son vivant.

Thomas Hahn

[Photos © Christopher Duggan, Paul Kolnoik]

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