Les Voisins : plongée dans la manipulation
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Les Voisins De Michel Vinaver Mise en scène de Marc Paquien Avec Lionel Abelanski, Alice Berger, Patrick Catalifo et Loïc Morbihan Jusqu’au 24 janvier 2016 Du mardi au samedi à 21h et dimanche à 15h Tarifs : de 10 à 35 € Réservation en ligne Durée : 1h30 Théâtre de Poche Montparnasse M° Montparnasse |
Au Poche Montparnasse, Marc Paquien monte la pièce de Michel Vinaver avec du doigté et de la rigueur. Quatre comédiens convaincants nous plongent en apnée dans l’étrange manipulation de deux voisins ordinairement tordus. Je t’aime moi non plus Chez les Blason, on est riche, précautionneux mais généreux. C’est pourquoi le père Blason, incarné par un Patrick Catalifo très en forme, ouvre sa table avec caviar et champagne à son voisin Laheu (Lionel Abelanski, épatant) tandis que son fils Ulysse (Loïc Morbihan) se morfond amoureusement pour les beaux yeux de sa fiancée Alice (Alice Berger) qui lui rend bien la pareille avec des œillades mouillées de tendresse. Dans la mise en scène de Marc Paquien, tout ce petit monde s’ébat sur quelques mètres carrés, entre deux maisons formées par des cubes blancs et un minimum d’accessoires. La lumière découpe par des noirs les scènes au rythme des pulsations d’un cœur. Ce parti pris d’abstraction géométrique peut se comprendre tant la pièce de Michel Vinaver, ancien cadre et directeur de Gillette France, mêle le réalisme à l’étrange dans un enchevêtrement qui ressemble à un récit policier. C’est un monde d’hommes malgré la présence évanescente mais sensuelle d’Alice. D’ailleurs, les deux amoureux tissent des conversations suspendues entre les projets de s’installer et un rêve d’amour et d’eau fraîche, comme dans les contes de fées. Peut-être pas un hasard, bien sûr, si notre jeune héroïne s’appelle Alice et son homme Ulysse, grands voyageurs de L’Odyssée ou chez Lewis Caroll. Car Blason et Laheu, eux, ont les pieds sur terre. Quelques rangées de lingots d’or bien frais sont dissimulées, le secret est partagé, dans le jardin du riche Blason. Jusqu’au jour où, contre toute attente dans cette harmonie petite bourgeoise où le train-train ne s’interrompt que rarement, le magot est dérobé. On ne vous en dira pas davantage car les coupables ne sont pas ceux que vous pensez. Vinaver est bien trop fin pour scinder le monde en deux. Il instille simplement dans ses personnages une bonne dose d’humanité, de la fierté souvent et de la frustration aussi, des humeurs et des affects les plus simples du monde qui compliquent les intrigues trop linéaires et qui nous parlent de désir, de rêve, d’argent, de partage et d’égoïsme. Hélène Kuttner
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Jusqu’au 24 janvier 2016
Un monde d’hommes



