0 Shares 2108 Views

unSolub : “J’ai toujours préféré l’action au résultat.”

13 octobre 2015
2108 Vues
unsolub3

unSolub : “J’ai toujours préféré l’action au résultat.”

Passage des Gravilliers
Entrée par le 10 rue Chapon
et le 19 rue des Gravilliers
75003 Paris

M° Rambuteau, Arts et Métiers (lignes 3 et 11)

www.unsolub.com

FB : unSolub

FB : the.passage.pas.sage

P1120291Rencontre avec unSolub, l’artiste qui vient de donner vie, passage des Gravilliers à Paris, à 250 m2 de fresque. Un univers onirique peuplé de machines volantes…

Pourquoi “unSolub” ?

unSolub, c’est un personnage issu d’un dilemme, de ce jeu de rôle qui est l’expérience quotidienne du graffeur. En fait, deux personnages : l’un solide, l’autre soluble. “Soluble” est celui qui est très cartésien, terre à terre, conscient de la fragilité de ses supports d’expression, en perpétuelle mouvance. Il produit beaucoup, sur beaucoup de supports. Face à lui, “solide” est un héros, un personnage sans limites, utopique, proche de l’enfant aussi. C’est ma facette romantique, qui me porte souvent très loin. J’ai toujours voulu faire vivre ces deux personnages en moi…

Qui êtes-vous quand vous n’êtes pas unSolub ?

Justement, je travaille la sculpture, des matériaux beaucoup plus permanents…

250 m2 de fresque, dix semaines de travail, une centaine de bombes… Qu’est-ce qui vous a donné envie de relever ce défi ?

C’était un peu une façon de me défendre. Ce personnage d’unSolub, je le porte depuis une décennie. Dans cet univers d’initiés qu’est le graffiti, il a été pour moi quelque chose d’intime. C’était l’occasion de lui donner un visage public, de l’assumer. Ce projet lui ressemblait. J’ai toujours préféré l’action au résultat, la pulsion à ce qui en résulte. La surface, c’est la rue. Elle te parle, tu lui réponds. Elle n’est pas vierge, elle a une empreinte. La rue, pour moi, suppose un rapport d’humilité avec la création.

P1120602Comment le projet s’est-il construit ?

À l’initiative de quatre galeries : Christian Berst art brut, Sator, under construction gallery et Paper ! Tiger ! Elles ont pensé aux graffs pour transformer ce passage. Beaucoup de thèmes ont été suggérés par les uns et les autres, j’ai décidé de tous les garder – je me pose souvent des défis ! L’élément noir et blanc, unifié par le niveau de gris, a été la mécanique pour associer ces idées. Parmi ces idées, figurait l’influence d’Hokusai, avec des vagues. Mais encore celle du Douanier Rousseau, avec une végétation luxuriante, presque naïve. Et un personnage dont je suis tout de suite tombé amoureux : Gustave Mesmer, inventeur de machines à voler. Un être attendrissant et touchant, qui incarne le mythe d’Icare…

2015-unSolub IMG 8277 copieC’est une immersion dans votre univers…

Oui, on se retrouve un peu à l’intérieur de mon black book, de mon cahier. De par son architecture, ce boyau offre un vrai déroulé, une ascension. Peu importe qu’on arrive d’un côté de l’autre ou de l’autre, d’ailleurs. Les scènes oniriques de machines volantes laissent place à une nature foisonnante, de plus en plus dense. Avec quelque chose de sombre, aussi…

P1120412Comment cela a-t-il été perçu dans le voisinage ?

Je suis arrivé le 1er août pendant les vacances. J’ai dû être pédagogue avec les propriétaires, qui n’étaient pas tous au courant. Tous y ont été de leur avis, parfois de leur critique. Mais au-delà de ça, tout le monde a compris la démarche, personne ne l’a refusée… Quand quelque chose est porté de manière sincère, je crois qu’il finit par être compris.

Sophie Pujas

Photographies Pierre-Emmanuel Rastoin

Articles liés

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon
Spectacle
131 vues

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon

Projetant la pièce de Molière au 18° siècle, sous la tutelle du Marquis de Sade, Macha Makeïeff fait de cet anti-héros un prédateur sulfureux et languissant, interprété avec brio par Xavier Gallais dans un décor unique. Une course à...

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”
Agenda
1229 vues

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”

À partir du 12 juin 2024 et pour la première fois, le Petit Palais ouvrira ses portes aux artistes d’art urbain, les invitant à engager un dialogue subtil avec ses collections permanentes et son architecture. Une véritable exploration d’art...

La Vraie Vie d’un Magicien : Adrien Wild sur scène au Grand Point Virgule le 3 mai !
Agenda
83 vues

La Vraie Vie d’un Magicien : Adrien Wild sur scène au Grand Point Virgule le 3 mai !

Entre humour et émotion, Adrien Wild nous présente un merveilleux spectacle autobiographique d’un magicien. En passant par les classiques de la magie et ses triomphes, c’est un moment ensorcelant à vivre tous ensemble ! Adrien Wild présente, avec un...