Au Hall de la Chanson, Le Cabaret Stupéfiant invite à un tour de chant aux saveurs opiacées

En 1844, Jacques-Joseph Moreau, médecin de son état, fonde à Paris une société secrète dont le but est d’étudier les effets hallucinogènes du haschisch, découvert lors de ses voyages en Orient. Ainsi est né le club des haschischins, fréquenté par de nombreux artistes tels que Théophile Gautier qui y consacrera l’ouvrage du même nom, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval mais aussi Gustave Flaubert ou Eugène Delacroix. Depuis cette époque, les paradis artificiels n’ont cessé d’inspirer les artistes. Avec le Cabaret stupéfiant, la compagnie Le Zéphyr nous entraine à la découverte de cet univers.

Dans un décor baroque, Odja Llorca, chanteuse et comédienne, Philippe Thibault, compositeur, chanteur et musicien, et Olivier Garouste, comédien et vidéaste, recréent l’ambiance d’un salon décadent. Tout au long de la soirée, ils enchainent poèmes et chansons, du 19ème siècle à nos jours, tubes du rock français et raretés exhumées. Avec une belle complicité, le trio donne vie à des textes – Henri Michaux, Charles Baudelaire, Allen Ginsberg…- mis en musiques et des chansons qu’ils réinterprètent, issues du rock – Lou Reed, Alain Baschung, Brigitte Fontaine, Noir désir…- et de la chanson française – Serge Gainsbourg, Marie Dubas, Charlys -.

La vidéo projette des images où alternent la polychromie du psychédélisme et le noir et blanc des films surréalistes et nous emmènent de Goa à Montparnasse. Le Cabaret stupéfiant est l’occasion de découvrir un répertoire riche et dingue, tout un univers de rêves hallucinés où la rationalité n’a pas de prise.

Stéphanie Nègre

[ Photo © Philippe Delacroix]