Bridget Jones, le reretour

Sortie le 5 octobre 2016

Bridget Jones est née il y a 20 ans. Trois livres et trois films plus tard, c’est un personnage et un archétype : au même titre que Tanguy ou Dupont-Lajoie, l’évocation de son simple nom suffit à évoquer un profil psychologique complet. Retour sur la longévité de ce personnage si célèbre.

1996. Helen Fielding sort Le Journal de Bridget Jones, son premier roman. L’histoire d’une “célibattante” (le mot-valise n’existait pas encore) qui finissait par ne plus savoir qui, de son supérieur hiérarchique ou du fils d’amis de ses parents, avait le plus de chances d’être l’homme de sa vie.

2000 : alors qu’on parle déjà d’une adaptation cinéma, Fielding sort Bridget Jones : l’âge de raison, qui voit la jeune femme tenter de faire avancer sa carrière de journaliste tout en veillant à protéger ses intérêts amoureux. De la chick lit pure et dure, qui donnera envie à des centaines d’auteures en herbe de se mettre aussi à ce genre potentiellement populaire.

En 2001, sous les traits de Renee Zellweger, qui a pris une quinzaine de kilos pour le rôle, la célibataire la plus célèbre des Etats-Unis débarque au cinéma, courtisée par Hugh Grant ainsi que par Colin Firth. Le scénario, coécrit par Fielding et un certain Richard Curtis (Quatre mariages et un enterrement, Love actually), achève d’en faire définitivement l’icône des célibataires féminines, bien décidées à prendre leur existence en main, tant personnellement que professionnellement.

Le film est un tel succès que Bridget Jones revient en 2004, toujours sous les traits de Zellweger. Réalisé par Beeban Kidron (le premier était mis en scène par Sharon Maguire), le film réussit au box-office mais se plante dans tout ce qu’il entreprend, avec notamment une parenthèse carcérale particulièrement gênante.

On croit Bridget Jones finie, mais c’est sans compter sur Helen Fielding, qui la ressort des cartons en 2013. Avec un sacré coup de vieux : la Bridget du livre est mère de deux enfants, dont le père, un certain Mark Darcy (joué par Colin Firth dans le n°1), est décédé peu de temps avant. Souci pour le monde du cinéma : se débarrasser de Colin Firth pour un éventuel troisième film, ne serait-ce pas du suicide ? A priori, si : les scénaristes font machine arrière et décident de se démarquer du livre. Parmi ces scénaristes : Fielding elle-même (qui, comme George R. R. Martin pour Game of thrones, n’a apparemment aucun mal à donner deux existences différentes à ses personnages en fonction du support), et une certaine Emma Thompson, qui incarne également le rôle de la gynécologue de l’héroïne… Aux commandes, Sharon Maguire, qui n’a jamais conu d’autre succès que le premier volet des aventures de Jones. On ne change pas une équipe qui gagne.

Lucile Bellan

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[Image 2016 © StudioCanal]