Exposition Split Screen – Pierre-Emmanuel Chatiliez – Galerie JPHT
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Exposition Split Screen Œuvres de Pierre-Emmanuel Chatiliez Jusqu’au 27 avril 2017 Galerie JPHT |
Jusqu’au 27 avril 2017
Des séquences mouvantes à la narration sophistiquée, des contre-plongées saisissantes qui dévoilent le siècle, des montages numériques prémonitoires. Autant de techniques mais un seul format, ou plutôt un seul et même écran, celui de l’usine à rêve. Car Pierre-Emmanuel Chatiliez vient du cinéma et ça se voit. Illustrateur excellant dans l’art du storyboard (d’Alain Resnais à Brett Ratner en passant par Jallil Lespert ou Shawn Levy on ne compte plus les réalisateurs qui se sont attachés ses précieux services) il développe en parallèle une activité artistique originale qui donne à voir, à travers un travail toujours très soigné, méticuleux et d’une extrême attention dans les finitions, une sensibilité particulièrement aigüe à l’histoire contemporaine, à ses basculements soudains, ses téléscopages les plus spectaculaires.
Simultanéité en profondeur enfin avec les deux séries « bugs in the system» et « paper dolls » où, comme en un glacis digitalisé, la superposition d’éléments photographiés en couches plus ou moins transparentes sur un support aluminium donnent un effet de vibration lumineuse tantôt mélancolique dans le cas des « paper dolls »; tantôt menaçant (et grimaçant, et ricanant…) dans le cas des bugs. Pour ces derniers, on notera que leur création remonte à 2005, soit bien avant le scandale de la NSA, avant l’affaire des wikileaks, avant même l’irruption des fameux « Anonymous » au coeur du cyber monde. Le rôle plus que trouble imputé à des hackers russes dans la récente élection présidentielle américaine en révèle le caractère hautement prémonitoire. [Visuels : © Pierre-Emmanuel Chatiliez // Source texte : © communiqué de presse – Patrice Ramain, Philosophe] |
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Obsession du sexe, obsession de l’argent dans une esthétique très bling-bling, typique de notre société post moderne, qui navigue entre pub et porno (« money shot » désigne le « plan gagnant », celui qui coute cher, celui qui fait riche, celui qui vendra le film et dont le spectateur se souviendra, le terme étant désormais communément utilisé dans l’industrie pornographique, on comprend aisément pourquoi).



