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Exposition Chris Marker, Les 7 vies d’un cinéaste – La Cinémathèque

30 avril 2018
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L’exposition Chris Marker est un voyage. Un voyage dans l’espace et le temps, un voyage qui accompagne, de la Deuxième Guerre mondiale et la Résistance jusqu’à sa mort en 2012, le parcours exceptionnel d’un cinéaste et d’un homme hors du commun.

 




Ce voyage est à la fois la chronique d’une existence longue et très remplie, et une libre circulation dans les différentes couches du temps aux côtés d’un explorateur inventif de possibles déplacements entre présent, passé et avenir, déplacements dont La Jetée a offert le modèle le plus connu. Cette exposition est en même temps un voyage dans l’espace, à la surface de la planète, aux côtés d’un infatigable globe-trotter, curieux du monde et de ses habitants : la Californie, l’Islande, la Corée, la Guinée-Bissau, la Sibérie, la Chine, l’Amérique latine de Mexico à Valparaíso en passant par La Havane, jalonnent ces trajets où l’amour du Japon occupe une place singulière. Les parcours de Chris Marker, à l’occasion, l’auront même mené sur Mars ou sur la planète virtuelle de Second Life…

VOYAGE, VOYAGES

L’exposition est un voyage dans les grands mouvements politiques depuis un siècle, les espoirs et les élans mais aussi les tragédies dont Marker a été le témoin engagé, l’acteur généreux, le critique attentif. Son œuvre, et en particulier ses films, des documentaires tournés à Cuba ou en Israël jusqu’à ses grands travaux de réflexion historique (Le Fond de l’air est rougeLe Tombeau d’Alexandre), décrit et réfléchit l’engagement révolutionnaire, avec Mai 68 comme l’une des principales dates et l’un des principaux pivots de ce parcours à tant d’égard exemplaire. L’exposition est aussi un voyage dans les moyens d’expression qu’il aura inlassablement explorés : le cinéma bien sûr, mais aussi l’écriture, la musique, le graphisme, la photo, les arts visuels, la vidéo, les arts informatiques. Elle est un voyage à la découverte d’un homme qui avait choisi de disparaître derrière ses travaux, multipliant les pseudonymes, refusant d’apparaître en public autrement que par l’entremise du chat facétieux et érudit Guillaume-en-Égypte. Un homme dont le chemin aura croisé ceux de Cocteau, d’Artaud et de Malraux, de Bazin et de Maspero, de Resnais, Varda et Godard, de Signoret, de Montand et de Semprún, de Tarkovski et de Kurosawa, et dont les films auront inspiré d’innombrables artistes, réalisateurs de film, plasticiens ou écrivains. Un homme qui aura passionnément aimé les rencontres avec les hommes et plus encore les femmes, mais aussi avec les animaux, les chats d’abord, mais pas seulement.

SUIVEZ LE GUIDE !

La Cinémathèque française a recueilli les immenses archives de toute nature et sur tout support laissées par Marker à sa mort. C’est à partir de ce trésor aussi riche qu’hétérogène qu’a été conçue l’exposition, à la fois chronologique et thématique. La matière de ce legs est si riche et si complexe que l’inventaire de celui qui fut aussi un archiviste passionné n’est pas encore achevé au moment d’ouvrir l’exposition. On y découvre en particulier les œuvres originales qui lui avaient été offertes par de grands artistes, ses propres créations plastiques jusque-là inconnues, ainsi que ses deux grandes installations, Zapping Zone (Proposals for an Imaginary Television) et Owls at Noon Prelude: The Hollow Men, ainsi que le programme de discussion avec un ordinateur qu’il avait conçu, Dialector. Des entretiens avec des proches qui ont été témoins de son travail (Agnès Varda, Costa-Gavras, Marina Vlady, Pierre Lhomme, William Klein…) aident à comprendre ce personnage mystérieux. Des grands films (Les Statues meurent aussiLa JetéeLe Fond de l’air est rouge), des moments historiques (la guerre et la Résistance, Cuba, le Vietnam, Mai 68, Prague, le Chili, Sarajevo) scandent ce voyage. Foisonnante et ludique, cette exposition – la première de cette ampleur – donne accès à de nombreux documents et objets, souvent inédits, tout en proposant cette traversée du siècle, de ses lumières et de ses ombres, une traversée pour laquelle Chris Marker s’avère un guide incomparable. L’exposition accueille les visiteurs avec la zone « Marker.org » qui à la fois ouvre et conclut le parcours avec L’Ouvroir, visite du monde de Marker sur Second Life qu’il avait lui-même composée. Elle est organisée en six autres grandes zones : « Guerre, après-guerre », « Les Statues meurent aussi », « Grandes et petites planètes », « La Jetée », « Mai 68, avant-après », « Tous les espaces-temps ».Des mots-clés mettent en évidence la multiplicité des pratiques de Chris Marker : le résistant, l’écrivain, le cinéaste, l’amateur d’art, l’anticolonialiste, le chroniqueur, l’ami des chats, le cinéphile, l’éditeur, le voyageur, le photographe, le documentariste, l’explorateur du temps, l’activiste, le monteur, l’homme des collectifs, l’historien, l’explorateur des techniques, l’archiviste, le compositeur, le passionné d’informatique…L’exposition est accompagnée, dans les salles de la Cinémathèque, par l’intégrale des films, vidéos et programmes télévisés (les treize épisodes de L’Héritage de la chouette) réalisés par Chris Marker. Seront également projetés les films auxquels il a collaboré, et le documentaire récent que lui ont consacré Jean-Marie Barbe et Arnaud Lambert, Never Explain, Never Complain. Et encore un programme particulier de grands films classiques particulièrement aimés de Marker et avec lesquels ses propres réalisations dialoguent.

Christine Van Assche (commissaire générale), Raymond Bellour et Jean-Michel Frodon (commissaires associés)

[ Source : communiqué de presse ]

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