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Dix ans après : l’amour le temps d’un canapé à crédit

Hélène Kuttner 3 février 2020
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© Céline Nieszawer

David Foenkinos a la plume acérée et la réplique qui fuse. L’auteur de La Délicatesse offre en ce moment à un épatant trio de comédiens un vaudeville à l’envers, qui place une femme en or au centre de ses deux amoureux, bien décidés à se refiler le bébé passés dix ans. Bruno Solo, Mélanie Page et Julien Boisselier s’amusent à nous amuser sous la baguette du metteur en scène Nicolas Briançon. 

Jeu de dame entre deux fous

Quand Yves, qui vit en couple, décide d’inviter à dîner son ami Pierre, célibataire, pour annoncer à sa femme qu’il va la quitter, ce dernier, qui fut l’amant de la dame avant qu’elle ne convole avec Yves, ne comprend pas vraiment cette invitation. Cela ressemble étrangement à un renvoi d’ascenseur. Pourquoi Yves, écrivain racé, souhaite-t-il se débarrasser d’une femme parfaite, en la laissant à Pierre, l’assureur tout terrain ? C’est à partir de ce point de départ, qui fait durer le couple à l’aune d’un crédit pour canapé, que l’auteur David Foenkinos tricote une petite pièce bien ficelée, aux dialogues vifs et coupants, mise en scène avec rigueur et simplicité par Nicolas Briançon.

Un trio d’acteurs épatants

© Céline Nieszawer

Mélanie Page, blonde sculpturale au sourire de déesse grecque, prête son humour et sa plastique parfaite au personnage féminin avec un naturel et une sérénité déconcertants. Elle a beaucoup de mérite car elle apparaît et disparaît en glissant dans la cuisine, alors que les deux amis dissertent sur son sort et sur leur malheur respectif. Comprenez-les. Le premier, incarné de manière remarquable par Julien Boisselier, se trouve en panne d’inspiration et ne sent plus battre son coeur, s’il en a un, étant donné l’ironie et la distance qu’il prodigue à l’égard de son couple. Le second, attendrissant Bruno Solo, semble venir à la rescousse de cet ami inconstant et futile, tout en ne sachant pas lui même ce qu’il désire. On peut reprocher à la pièce la faible consistance du personnage féminin, qui n’existe qu’en réaction des deux hommes. Mais le plaisir vient surtout des acteurs qui portent tous trois la pièce avec beaucoup de légèreté et d’enthousiasme.

Hélène Kuttner

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