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Rencontre avec l’artiste plasticienne 9136art

© 9136art

Du nom de Maé, est une jeune artiste plasticienne et street artist de Bordeaux. Tout en s’inspirant des mangas et du Pop Art, 9136art offre à voir des représentations colorées et délirantes. Une artiste qui va “vous en faire voir de toutes les couleurs et ça va limite vous rendre dingue”.

D’où vient 9136art ?

Il me fallait un nom d’artiste, sachant que je ne voulais pas utiliser mon nom et prénom. L’idée était de trouver quelque chose d’unique et d’intriguant. J’ai tout de suite pensé à ce code que je faisais étant petite. 9136 était le digicode que je tapais pour rendre visite à ma grand-mère dans son appartement. J’étais très proche d’elle et c’est une certaine fierté d’avoir ce code comme nom d’artiste.

Comment définirais-tu ton travail ? 

Mon travail s’inscrit de plus en plus dans le mouvement artistique Superflat, influencé par l’animé, par l’utilisation de la couleur, mais aussi ce côté “manga” que je donne à mes personnages. En tout cas, je le revendique comme tel. C’est la création d’un univers fantastique, intense en couleurs et remplit de personnages avec plusieurs yeux, qui observent ce qui les entourent. 

© 9136art

Comment as-tu commencé ? 

J’ai débuté en dessinant dans le style manga quand j’avais 14 ans. Entre temps, j’avais essayé la photographie. Puis, à l’université, j’ai progressivement évolué vers ce style graphique. Ça a commencé avec des monstres, des formes biscornues, ensuite mes personnages sont apparus dans différents thèmes que j’ai pu aborder. 

Qu’est-ce qui inspire tes créations ? 

Souvent, c’est la musique. J’ai pour habitude de travailler avec le volume à fond, et il suffit d’une mélodie, d’une phrase et l’imagination prend. La visite de lieux d’expositions aussi m’aide à garder une certaine énergie de création. Après, je m’imprègne du travail de certains artistes qui m’inspire beaucoup, comme Mr., Chiho Aoshima, Kashink et LalaSaïdko. 

Avec quoi réalises-tu tes œuvres ? 

J’utilise principalement des feutres Posca, de la peinture acrylique et de la bombe aérosol. Il m’arrive parfois de sortir de ma zone de confort et de tester l’aquarelle, mais cela se fait plus rare. 

© 9136art

La représentation des femmes, de leurs quotidiens comme de leurs tourments, semblent être une part importante de ton travail. Y a-t-il un message à interpréter derrière ces représentations ?

Je pense qu’en tant que femme, j’ai surtout eu envie de montrer ce qu’est, être une femme, on le voit dans ma série de dessins Female point of view. Nous sommes dans une période où la condition de la femme commence, doucement mais sûrement, à évoluer et j’ai trouvé ça important d’y contribuer avec l’attitude du corps. L’idée est de casser les stéréotypes avec un côté décalé, comme dans ma toile, le triptyque Mister Lady. 

Tu multiplies les supports, des fresques murales aux tableaux en passant par l’illustration. Sur quel support préfères-tu travailler ?

Il est difficile de choisir, mais c’est vrai que j’ai une préférence pour les fresques en extérieur. Tout simplement parce qu’il y a toujours un contact avec les gens, que ce soit avec les personnes avec qui je collabore, qu’avec les passants curieux. Puis cette sensation de liberté est non négligeable. 

On peut voir que tu crées sur de nouveaux supports comme les briques de lait ou la pâte à sel. Comment t’est-il venu l’idée ?

Il m’arrive de participer à des marchés d’artistes, et il me fallait donc des déclinaisons, des “produits dérivés” de mon art. J’ai donc lié création et recyclage, en ajoutant un visuel kawaii, ce qui a donné vie à mes briques de lait. L’utilisation de pâte à sel ou encore de plastique est venue naturellement. Ce qui m’a séduite, c’est ce côté enfantin, qui correspond bien à mon univers. 

Qu’est-ce qui te donne envie de continuer à créer ? 

Sûrement le fait qu’il n’y a pas assez de couleurs dans nos rues et dans nos vies. Ça fait un peu niais de dire ça, mais je le suis, je ne me voyais pas dire quelque chose de plus sérieux, à part peut-être “un monde en paix”, mais ça ne marche pas non plus. Plus sérieusement, étant très speed, j’ai besoin de canaliser mes émotions dans quelque chose et l’art m’aide beaucoup. 

As-tu des projets en cours ou à venir ? 

En ce moment, je profite du temps que j’ai, pendant ce confinement, pour peindre un maximum sur toiles. Quand ça se sera calmé, je compte reprendre les fresques murales avec vidéo, relancer ma marque de t-shirt et sûrement participer à de nouveaux événements avec l’équipe Ethno Kult, avec qui je collabore très souvent. 

Plus d’informations sur son travail, sur son site & Instagram 

Propos recueillis par Marie Coindeau-Mattei

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