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Martin Vachiery : “Il fallait une offre médiatique à la hauteur”

Rencontre avec Martin Vachiery, journaliste belge. Il est avec Back in the Dayz et Digizik, à l’origine de la création de Check et de ses nombreux formats : CheckMag, CheckFood… 

Martin, quel a été ton parcours avant le lancement de Check ?

J’ai fait des études à la fac, à l’Université Libre de Bruxelles. J’ai fait un bachelier en sciences politiques, puis un master en journalisme. J’ai commencé pour le groupe RTL, d’abord pour le site web, puis pour le journal télévisé de RTL Belgique. En parallèle, j’ai réalisé un documentaire sur le rap en 2011, intitulé Yo ? Non, peut-être !, qui m’a fait connaître dans le rap à Bruxelles et qui m’a rapproché de la scène rap et du label Back in the Dayz, qui est le label principal du rap ici en Belgique.

Comment est né Check ?

Il y avait un vrai manque de couverture médiatique du rap en Belgique et même en Francophonie, et on se demandait : “Comment ça se fait qu’autant d’artistes pètent, en Belgique notamment ?”. Il fallait une offre médiatique à la hauteur de cela. C’est pour ça qu’on a lancé Check. On n’avait pas envie que des médias traditionnels ou des médias que l’on n’aime pas, parlent de nos artistes. Au début, on parlait uniquement des Belges mais on s’est vite ouvert à la francophonie de façon générale, parce qu’il n’y a pas de frontière dans le rap et surtout pas dans le rap francophone. Moi je bossais avec Back in the Dayz, qui bossait avec Digizik, et ça s’est fait tout de suite.

Check a permis au public d’avoir accès à une connaissance plus intime des artistes. Est-ce que c’était l’objectif ?

On était arrivé à un moment où il y a des artistes qui pètent, il y a des Caballero, Hamza, Roméo, ISHA… Avec Check, on a permis aux gens de les voir un peu différemment, que ce soit à travers des interviews ou des vidéos de divertissement, comme CheckFood et compagnie. L’idée c’était vraiment de s’intéresser à eux en temps qu’humains, de dépasser le simple cadre de la musique.

On t’a vu avec ICO aux États-Unis, et personnellement je l’ai découvert avec Khalifa et Vendredi Soir. Comment l’as-tu rencontré et peux-tu nous parler un peu de votre relation ?

ICO à la base, je ne le connaissais pas trop. En fait dans sa première carrière, c’était un artiste qu’on pourrait qualifier d’artiste “SoundCloud”. Il postait ses trucs directement sur la plateforme SoundCloud, il avait ni management ni quoi que ce soit. On s’est rapprochés quand il a commencé à travailler avec Back in the Dayz, c’est Anthony qui est devenu son manager et ça s’est fait comme ça. On a tout de suite accroché, je l’ai direct trouvé très sympa, très cool, drôle. Dès qu’on a eu l’opportunité de faire quelque chose ensemble, on l’a fait : d’abord le clip, puis le voyage en Californie qui était génial.

Il existe de nombreux débats autour de la musique aujourd’hui, que ce soit autour des chiffres, des formats de projets… Qu’est-ce que tu penses du cas de la hausse du volume d’artistes et de projets ?  

Moi je trouve ça super bien qu’il y ait plein d’artistes, plein de projets qui sortent tout le temps. Maintenant, on a le choix. C’est vraiment à l’auditeur de faire ses choix, de se dire “Voilà, je vais m’intéresser à tel projet/tel parcours/tel artiste/tel label”. C’est génial d’avoir du choix, personne ne peut s’en plaindre.  Quatre, cinq projets qui sortent tous les vendredis, c’est parfait, c’est la meilleure des nouvelles. Ça veut dire que le rap est bien vivant !

On observe une nouvelle exposition des producteurs/beatmakers mais on a l’impression que la Belgique avait déjà intégré cette exposition et mis en lumière ces derniers ?

Je pense que les producteurs étaient en quête de reconnaissance, c’est un peu l’époque qui veut ça, les réseaux sociaux, le succès d’un rappeur… Ils se demandent pourquoi on ne parle pas d’eux. Moi, je pense qu’un producteur, ce qui fait sa force, c’est aussi d’être dans l’ombre. Ils font un taf incroyable mais c’est vrai que pour nous en Belgique, ils avaient déjà une place essentielle, sur chaque son on savait qui avait fait la prod.

Enfin, la question recommandation : qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?

Je n’ai pas écouté beaucoup de musique pendant le confinement, comme pas mal de gens. Mais là, j’écoute beaucoup l’album de Frenetik, que je trouvais très cool, qui est un gars de chez nous. J’ai bien aimé le projet L.U.J.I.P.E.K.A également, c’est quelque chose que je réécoute énormément, et l’album de Meryl qui est sorti en début d’année.

Propos recueillis par Loïck Piovesan

 

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