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L’exploration du Krump par Nach au Festival d’Automne à Paris

Aurélie Celdran 28 septembre 2022
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© Edouard Caupeil

Anne-Marie Van, de son nom de scène Nach, est une chorégraphe “Krumpeuse” qui ne cesse de se questionner sur l’histoire du Krump. S’inspirant du film Rize de David LaChapelle, elle présente au Festival d’Automne à Paris la conférence dansée “Nulle part est un endroit”.

La danse Krump est née à Los Angeles en 2000 et a pour origine les émeutes de 1992 qui ont fait émerger le clowning. Le but du clowning est de maquiller son visage afin de dissimuler ses émotions : rage, colère ou violence. À l’origine cet art urbain, le Krump, procède d’une révolte de la communauté noire au cours de laquelle le besoin d’expression s’est manifesté après une injustice flagrante. En effet, le début des années 2000 est marqué par un meurtre commis par des policiers blancs, qui avaient violenté un automobiliste noir. Anne-Marie Van nous partage ici sa propre interprétation de ce style dansant et nous invite à un voyage onirique.

Nach a 22 ans lorsqu’elle découvre le Krump, en 2005, sur le parvis de l’Opéra de Lyon. Elle souhaite évoluer dans cette pratique et pour ce faire, sollicite une rencontre avec Heddy Maalem qui l’initie à la danse contemporaine en 2012. Ce dernier, chorégraphe renommé, fonde sa compagnie en 1989. Il est influencé par l’expression rythmique du corps et en particulier des sports de combat tels que la boxe et l’aïkido.
D’autre part, Nach rencontrent de multiples artistes incontournables qui lui permettent d’évoluer avec de plus en plus d’aisance dans l’expression de son art. Cette progression est marquée par un mélange de disciplines telles que le hip-hop et le théâtre. Bintou Dembélé, pionnier de la danse hip-hop, lui enseigne des techniques qui vont influencer durablement son style. Elle découvre également d’autres pratiques liées aux arts traditionnels : le kathakali et le flamenco, qui lui donnent l’opportunité d’exprimer sa théâtralité dans ses futures créations.

“Faire de nulle part mon endroit, faire de la non-identité de la banlieue mon identité unique” rappelle Nach. En effet, la performance réalisée par cette artiste est imprégnée de sa vie personnelle, mêlant avec harmonie la projection d’images et le spectacle vivant. Lors de la conférence dansée de Nach, “Nulle part est un endroit”, l’art du récit est magnifié par l’utilisation d’un vocabulaire spécifique à sa passion. Au cours de cette conférence, elle exécute des mouvements chorégraphiques variés qui sont réalisés dans le but d’illustrer son discours.

Se proposant d’animer ses propos et de diffuser au mieux son œuvre, l’artiste présentera sa création contemporaine à partir du mois de septembre prochain au Festival d’Automne à Paris. Le festival est un lieu pluridisciplinaire et artistique créé en 1972. Cet événement regroupe plus de 100 manifestations culturelles de natures diverses. En effet, quasiment toutes les disciplines y seront représentées : les arts visuels, le théâtre, la danse, la musique, les arts plastiques, ainsi que le cinéma. Cet événement temporaire et à vocation internationale se définit avant tout comme un lieu d’ouverture, d’accueil et de rencontres de toute nature.

Aurélie Celdran

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