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La Ville morte de Erich Wolfgang Korngold entre au répertoire de l’Opéra Bastille

30 septembre 2009
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ToteStadtSzene3

 

Enfant prodige et fils d’un des grands musicologues de Vienne, Erich Wolfgang Korngold avait été remarqué par Gustav Mahler avant que son premier opéra ne fasse l’admiration de Puccini. Il n’avait que vingt-deux ans lorsqu’il porta à la scène l’énigmatique récit de Georges Rodenbach, Bruges-la-morte, chef-d’oeuvre du symbolisme.

Ecrit sur mesure pour les plus grands chanteurs viennois de l’époque, La Ville morte déploie une somptuosité vocale et orchestrale à peu près sans comparaison, une volupté poétique et morbide où l’auditeur se laisse emporter.

Au sein de la conversation musicale la plus serrée et de l’architecture la plus visionnaire, Korngold fait s’élever d’ineffables mélodies, territoires du souvenir, un air ancien accompagné au luth ou une valse ensorcelante. Peuplée de fantômes, La Ville morte ne s’achève pas moins sur le triomphe de la vie – son premier titre –, l’adieu aux chimères et une renaissance inespérée.

Acte I
Après la mort de sa femme Marie, Paul a transformé son appartement en sanctuaire dédié à sa mémoire. Renonçant à tous les plaisirs de la vie malgré les remontrances de son ami Franck, il vit à Bruges, la « ville morte » qu’il identifie à sa femme disparue. Lors d’une de ses promenades dans la ville, il rencontre Marietta, une danseuse membre d’une troupe venue donner Robert le diable de Meyerbeer. Marietta ressemble à s’y méprendre à Marie. Paul l’invite chez lui. Elle cherche à le séduire, mais se rend compte qu’il est obsédé par le souvenir de sa femme. Elle le quitte pour se rendre à une répétition. Troublé, Paul entend en imagination les serments d’amour de Marie. Une vision l’envahit…

Acte II
La nuit, Paul voit Marietta rentrer chez elle après le spectacle, entourée d’admirateurs. Resté seul avec elle, il lui avoue qu’il est attiré par elle en raison de sa ressemblance avec sa défunte femme. Marietta espère que son charme saura dissiper les ombres de la mort et met tout en œuvre pour séduire Paul.

Acte III
Après avoir passé la nuit avec lui, Marietta pense avoir guéri Paul de son obsession. Une procession religieuse passe alors devant la maison et Paul cède à nouveau à ses macabres pensées. Marietta le provoque et passe autour de son cou les mèches de cheveux de Marie, que Paul conservait dans un écrin, et se lance dans une danse orgiaque. Paul l’étrangle avec les cheveux. Sa vision s’évanouit. La chevelure est dans son écrin, intacte. Lorsque Marietta revient sous le prétexte de chercher son ombrelle qu’elle a oubliée, Paul ne la retient pas. Il décide de quitter Bruges.

 

La Ville morte
OPÉRA EN TROIS TABLEAUX (1920)
MUSIQUE D’ERICH WOLFGANG KORNGOLD (1897-1957)
LIVRET DE PAUL SCHOTT D’APRÈS LA PIÈCE
LE MIRAGE DE GEORGES RODENBACH, ADAPTÉE
DU ROMAN BRUGES LA MORTE DU MÊME AUTEUR
En langue allemande

NOUVELLE PRODUCTION
ENTRÉE AU RÉPERTOIRE

À l’ Opéra Bastille
Place de la Bastille
Métro : Bastille

Les 3, 9, 13, 16, 19, 22, 24, 27 Octobre

Prix : 138€, 116€, 92€, 76€, 54€, 35€, 20€, 9€, 5€.
Informations et réservations :
Par téléphone : 08 92 89 90 90
Par internet : www.operadeparis.fr
Au guichet : au Palais Garnier et à L’Opéra Bastille, tous les jours de 10h30 à 18h30 saufles dimanches et jours fériés.

PINCHAS STEINBERG Direction musicale
WILLY DECKER Mise en scène
MEISJE BARBARA HUMMEL
Réalisation de la mise en scène
WOLFGANG GUSSMANN Décors et costumes
WOLFGANG GOEBBEL Lumières
ATHOL FARMER Chorégraphie
PATRICK MARIE AUBERT Chef du Chœur

ROBERT DEAN SMITH Paul
RICARDA MERBETH Marietta
STÉPHANE DEGOUT Frank/ Fritz
DORIS LAMPRECHT Brigitta
ELISA CENNI Juliette
LETITIA SINGLETON Lucienne
ALAIN GABRIEL Victorin
ALEXANDER KRAVETS Graf Albert
SERGE LUCHINI Gaston

ORCHESTRE ET CHŒUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
MAÎTRISE DES HAUTS-DE-SEINE/ CHŒUR D’ENFANTS DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS

PRODUCTION DE L’OPÉRA DE VIENNE, 2004

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