Mediagenic : une relation franco-allemande – Olivier Menanteau – Galerie Anne Barrault
Mediagenic : une relation franco-allemande Oeuvres d’Olivier Menanteau Du 9 avril au 14 mai 2016 Vernissage le samedi 9 avril à 18h La galerie est ouverte du mardi au samedi, de 11h à 19h Entrée libre Galerie Anne Barrault |
Depuis 2006, Olivier Menanteau élabore des projets appelés «Mediagenic», qui posent un regard sur des transactions de la vie politique. L’artiste capture les images de ceux qui nous gouvernent. Pour ce faire, il s’immisce dans le coeur battant de l’exercice du pouvoir en se mêlant à la foule des journalistes qui retransmettent quotidiennement le vaste spectacle politique et diplomatique.
Olivier Menanteau s’attarde avec minutie sur le langage corporel des acteurs de la vie publique. Il leur applique, selon ses termes, des « méthodes liées à l’observation participante ». Il s’implique ainsi corps et âme dans l’analyse des mouvements et des gestuelles des sujets observés. Ces oeuvres fournissent une réflexion sur la complexité du corps, envisagé comme un espace dual, celui du langage, mais aussi celui de la culture. En 2015, Olivier Menanteau est le correspondant berlinois de l’agence JBVnews. Pendant 6 mois, il vécut au
Extrait de l’entretien entre Olivier Menanteau et Florent Tosin, décembre 2015
Florent Tosin: Ton travail est très prolifique, quel but poursuis-tu avec cette profusion d’image? Olivier Menanteau: Prolifique voire infinie, car comment rendre-compte et faire image, autrement, des relations sociales. Ce qui m’intéresse c’est ce qu’un individu développe dans le monde social, ce qu’il intègre de la société en lui-même, en son corps. C’est ce qu’Aristote appelle l’Hexis corporelle et Bourdieu, l’Habitus. Il s’agit de ce qui va être partagé avec l’entourage par des relations d’autorité, de subordination ou de réversibilité. Face à cette infinitude de possibilités, j’ai posé les fondements d’un protocole qui me permet de saisir ces relations en images. F.T : Et plus simplement, qu’est-ce qu’il nous est montré ? O.M : Plus simplement, disons alors que chaque image est une fiction des rapports que j’entretiens avec le monde. Le but n’est pas de montrer la réalité, mais plutôt comment l’observateur, avec son idéologie, son histoire, et ses a prioris va rencontrer un espace-temps qui n’est pas le sien, mais qui est dans le-les corps des autres. Cette rencontre est le but de la photographie. F.T : Donc il n’y pas de photographie sans « photographe »… O.M : Bien sûr, c’est comme aller danser avec des « sauvages » pour rentrer en relation avec eux, il faut trouver un langage commun afin de faire une image. La photographie est l’objectivation de cette rencontre. F.T : Comment concevoir un tel travail face a un pouvoir politique rompu à la représentation de soi ? O.M : Tout simplement, sans renoncer à ma méthode de travail, et en posant un dispositif m’intégrant dans le spectacle de la politique. C’est le cas pour le travail sur le monde politique français avec le journal La Marseillaise* et pour le travail à Berlin avec l’agence JBVnews**. Dans ces deux projets, j’ai pu intégrer le monde politique grâce à leurs accréditations, mais aussi en me faisant, (ou tentant de me faire) considérer par les acteurs de ce spectacle, comme parti prenant de celui-ci, comme un confrère.
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[Source texte: Galerie Anne Barrault // © Olivier Menanteau, Politiciens au travail à l’Assemblée Nationale] |
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