Exposition Homo Faber – Luca Vitone – Galerie Michel Rein
Homo Faber Oeuvres de Luca Vitone Du 14 mai au 23 juillet 2016 Vernissage le 14 mai à partir de 18h Du mardi au samedi de 11h à 19h Entrée libre Michel Rein Paris |
Du 20 mai au 10 juillet 2016
Que reste-t-il de la présence humaine dans un lieu ? La poussière qui s’accumule au fil du temps, tournoyant sans relâche à chaque coup de chiffon, peut-elle nous apprendre quoi que ce soit des gens qui habitent ce lieu, de leur quotidien, ou du lieu lui-même, et de ce qu’il représente ? Quelles traces laissent dans les lieux (privés, culturels, commerciaux, ou de travail) les échanges matériels et immatériels, les produits et les biens fabriqués.
Depuis les années 80, le travail de Luca Vitone ne cesse de questionner la mémoire des lieux, interrogeant la manière dont les divers modes de production culturelle s’inscrivent − par l’art, la cartographie, la musique, la cuisine, les groupes politiques, les minorités ethniques − dans le tissu physique et psychologique d’un espace. Dans une de ses séries, Vitone réalise des autoportraits de lieux en y plaçant des toiles non traitées, laissant à l’environnement le soin d’y imprimer sa trace. En résultent des monochromes minimalistes, œuvres des éléments naturels et de la saleté, que l’artiste présente sur châssis dans le lieu immaculé du white cube. Ses peintures de poussière − ou plutôt ses aquarelles − dérivent du même principe de représentation abstraite, mais sont réalisées dans son atelier, à partir du contenu récupéré de sacs d’aspirateurs. Dans l’exposition « Imperium », au Neuer Berliner Kunstverein de Berlin (2014), Vitone expose sur de larges formats la poussière collectée dans différents lieux du pouvoir institutionnel − économique, législatif, judiciaire et culturel − questionnant ainsi les structures physiques, bureaucratiques dans lesquelles s’exerce le « pouvoir ». Pour cette nouvelle exposition personnelle « Homo Faber » à la galerie Michel Rein1 , Vitone revisite des lieux associés à des moments clés de sa vie privée et professionnelle. La maison natale, à Gênes, où ses parents vivent toujours, son ancien atelier à Milan, son lieu de travail actuel à Berlin sa ville d’adoption, ainsi que les quatre galeries ayant représenté ou représentant actuellement l’artiste : Pinksummer Contemporary Art à Gênes, Emi Fontana à Milan, Nagel Draxler à Berlin et Michel Rein à Paris. Avec deux formats par lieu (220 x 150 cm et 110 x 75 cm), la variété des formats interroge l’idée de valeur. Les textures singulières du pigment diffèrent légèrement en teinte, brillance et intensité − pourtant, il est impossible de distinguer entre la poussière italienne, la poussière allemande ou française, tout comme il est impossible d’identifier les travaux qui touchent à la vie privée ou professionnelle de l’artiste, ou deviner lesquels symbolisent les différentes galeries. La poussière est aveugle à nos systèmes de représentation, de nationalité, d’autorité. L’artiste en revanche, ayant lui-même déposé ces débris sur le papier, à l’aide d’eau et de fixateur, peut probablement les distinguer − et c’est à travers lui que ces divers lieux convergent. « Homo Faber », le titre de l’exposition, souligne la notion de travail, en opposition à celle de génie artistique. Dispersées sobrement dans la galerie, quatre sculptures de pelles avec leur balayette en bronze matérialisent l’acte concret de balayer, en allemand « Auskehren » terme utilisé par Joseph Beuys, auquel Vitone fait clairement référence dans ses œuvres de poussière. Pourtant, Vitone n’expose pas le vrai balai comme le fit Beuys le 1er mai 1972. A l’image des célèbres canettes de Jasper Johns, ces sculptures patinées donnent à voir des objets ordinaires et triviaux, représentés pour euxmêmes, magnifiés par la noblesse du bronze. Ces sculptures sont à la fois référence à l’histoire de l’art et artifices nécessaires au développement d’une narration insaisissable − une vie d’artiste, écrite dans la poussière.
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[Source texte: communiqué de presse // visuels © Luca Vitone, Imperium, Räume (Deutscher Bundestag, Berlin), 2014 // © Luca Vitone, Homo faber (vert), 2016] |
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