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Denis Meyers – Remember-Souvenir – Bâtiment Solvay – Bruxelles

22 mars 2016
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remember

Remember-Souvenir

Conférence de presse le mardi 19 avril à 10h.

Vernissage le vendredi 22 avril avec concert live de Kid Noize.

À partir du 23 avril 2016, visites guidées uniquement les week-end ou sur demande, organisées par Arcadia.

La démolition commence le 15 mai 2016

Bâtiment Solvay
rue du Prince Albert,
1050 Bruxelles

www.denismeyers.com

rememberL’artiste urbain Denis Meyers s’est trouvé un terrain de jeu surdimensionné : l’ancien siège de la firme Solvay, à Bruxelles. Près de 50.000 m2 au total, sur huit niveaux, dont certains en sous-sol.

Avec la complicité des actuels propriétaires des lieux, les sociétés Allfin et BPI, l’artiste investit plusieurs dizaines de milliers de ces mètres carrés dans l’idée d’en faire une œuvre totale, gigantesque, imposante. Hors du commun, c’est sûr. Et éphémère, puisque la destruction et la transformation du bâtiment Solvay en appartements de standing commenceront mi-mai.

20 ans de carnets de dessin et 1500 bombes de peinture
Denis Meyers peint les murs, les portes, les fenêtres, la façade, le toit. Il remplit les pièces, les couloirs. Il empile les mots, il décharge les souvenirs. Il fait couler les phrases, des centaines de phrases, des milliers de phrases, qu’il écrit à la bombe. Il tire les portraits, à la bombe encore. Plus de 1500 bombes de peinture noire utilisées pour l’instant dans cette œuvre qui n’en finit pas. Ce sont ses quelque 150 carnets de dessin, accumulés depuis vingt ans, qui servent de point de départ à l’habillage quasi cathartique du lieu. Il en reprend des extraits parce que c’est une matière qui lui tient à cœur. Forcément. D’où le nom de cette exposition : Remember Souvenir.

L’Intime
Replonger dans ces souvenirs, c’est aussi affronter ce que je vivais quand j’ai commencé ce travail dans le bâtiment Solvay, confie Denis Meyers. Il parle de séparation, de psychothérapie. On retrouve sur les murs les prénoms de ses enfants, de ses amis, un extrait du poète René Char pointé comme un mantra, des portraits de la scène musicale qu’il a suivie depuis vint ans, ceux du cercle précieux de la famille, ceux des inconnus qu’il croise chaque jour aussi, des sentiments de l’instant, des réflexions plus intenses, des mots posés comme des chocs… Mais quand il touche à l’intime, Denis Meyers serre les mots, complexifie l’écriture, sans lecture possible, pour se préserver. Et tout est là, dans cette œuvre intime qui se livre brute et forte, mais qui se protège. Elle n’en est que plus touchante.

Des artistes invités
L’œuvre, encore en cours de réalisation à l’heure actuelle, ouvrira ses portes mi-avril pour une série de visites guidées, avant sa destruction un mois plus tard. Parce que ces extraits de carnets sont aussi toute sa vie, Denis Meyers a convié plusieurs artistes, qui sont d’abord des personnes clés de son parcours, à participer à l’aventure. Il leur réserve un étage où chacun peindra seul dans une pièce – uniquement en noir et blanc, comme dans le reste du bâtiment – puis à quatre mains avec Denis Meyers dans une autre, tandis que l’artiste, dans une dernière pièce, tirera aussi de ses carnets les portraits qu’il a faits d’eux pendant toutes ces années. On y retrouvera, entre autres, les artistes Jean-Luc Moerman, Arnaud Kool et Steve Locatelli. Et sa fille, Joy, 7 ans. 

Autour de lui, Denis Meyers a également réuni quatre photographes et six cameramen. Ils suivent l’évolution de cette œuvre in situ depuis ses débuts et la feront vivre, après sa destruction, à travers des films et un livre. Certaines des œuvres peintes sur place, sur des morceaux du bâtiment uniquement (portes, cloisons, morceaux de murs…) seront aussi mises en vente.

Denis Meyers, né en 1980 à Tournai, vit et travaille à Bruxelles. Artiste urbain et multiple, il est connu pour ses fresques ou pour ses stickers en forme de visages (il les appelle ses « perso »), imprimés et découpés à la main puis disséminés dans toute la ville ou ailleurs. Il se revendique typographe. Une formation qu’il a suivie à l’Ecole nationale supérieure des arts visuels de la Cambre mais qu’il tient aussi de son grandpère, Lucien De Roeck (1915-2002,) qui a entre autres créé l’emblème et l’affiche de l’Expo Universelle de 1958. C’est avec lui qu’il a commencé à écrire et dessiner tous les jours.

Denis Meyers signe une collection de sweats et T-shirts pour la collection printemps-été 2016 de la marque belge Bellerose. Auparavant, il a aussi collaboré à des projets caritatifs (Prévention Sida, Make-A-wish…) et peint sur de nombreux supports : planches de skate, cadres de vélo, verres à bière pour Duvel ou encore live painting lors d’événements phares.

Le bâtiment Solvay, à Ixelles, a été commandé par l’industriel belge et philanthrope Ernest Solvay pour abriter le premier siège de son entreprise florissante. Il est construit en 1883 par les architectes Constant Bosmans et Henri Vandeveld mais va connaître plusieurs extensions jusque dans les années 1960.

Aujourd’hui il représente un ensemble de près de 50.000 m2 répartis en 5 immeubles de bureaux. L’entreprise Solvay a définitivement quitté les lieux début 2012. Le bâtiment, racheté par Allfin et BPI, va être transformé en espace résidentiel de standing, avec des jardins créés par l’architecte-paysagiste Wirtz.

 

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