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Egon Schiele, Œuvres de l’Albertina Museum, Vienne – musée Guggenheim de Bilbao

3 septembre 2012
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Egon Schiele (1890-1918), Autoportrait au gilet jaune

L’exposition vise ainsi à offrir une perspective unique sur l’évolution stylistique d’Egon Schiele, entre 1908 et 1918, cette intense décennie de production pour l’artiste qui devait connaître un arrêt brutal avec le décès de celui-ci à l’âge de 28 ans. L’accent est particulièrement mis sur la place décisive du travail graphique de Schiele dans sa contribution à l’histoire de l’art et, en définitive, dans la reconnaissance internationale de son art.

L’exposition « Egon Schiele, Œuvres de l’Albertina Museum, Vienne » donne ainsi à voir un parcours unique et passionnant au sein de l’œuvre d’un créateur qui occupe toujours une position révolutionnaire dans l’histoire de l’art. Ce parcours s’ouvre avec les premiers travaux réalisés pendant les années de formation à l’Académie de Vienne et mène jusqu’aux dernières œuvres marquées par une rupture avec le naturalisme, notamment caractérisées par un traitement radical de la couleur. Cette dernière période étant particulièrement marquée par l’apparition de nouveaux et de déconcertants motifs, tel le nu érotique explicite ou le portrait d’enfant, en passant par les œuvres les plus empreintes de l’influence de Gustav Klimt et du Modernisme viennois.

En dépit de sa mort précoce, Egon Schiele a laissé derrière lui une production étonnamment riche qui comprend, outre ses carnets d’esquisses, plus de 2’500 œuvres sur papier et plus de 330 peintures sur bois ou sur toile. Contrairement, par exemple, à Gustav Klimt (1862–1918), qui ne dessinait que pour préparer ses toiles, Schiele élève ses travaux sur papier à la catégorie d’œuvres d’art. Et de fait, ses dessins manifestent une plus grande liberté et une plus grande richesse d’expression que ses peintures.

Egon Schiele sut ainsi développer une formule hautement personnelle à partir de l’utilisation décorative des surfaces planes ou des lignes fluides et ornementales développées par la Sécession viennoise. Le langage corporel expressionniste, les gestes et la mimique y traduisent l’influence de la photographie documentaire – qui enregistre alors l’hystérie féminine chez les patientes du docteur Charcot à La Salpêtrière à Paris ou s’inspirent de la photographie érotique des études d’Otto Schmidt. Dans son œuvre, l’artiste autrichien accorde au nu féminin et à d’autres sujets comme le corps malade ou la désintégration pathologique de la personnalité, un rôle différent et une place nouvelle dans l’art.

Parmi les autres influences présentes chez Schiele, signalons aussi la théosophie et le spiritisme ainsi que les photographies de fantômes, preuve de notre propre mortalité. Les auréoles blanches qui entourent nombre de ses figures, comme une sorte de “lumière qui émane des corps”, constituent un bon exemple de ce type d’influence.

Egon Schiele, Œuvres de l’Albertina Museum, Vienne 

Du 2 octobre 2012 au 6 janvier 2013

Musée Guggenheim Bilbao
www.guggenheim-bilbao.es

[Visuel : Egon Schiele (1890-1918), Autoportrait au gilet jaune, 1914. Couleurs opaques et crayon sur papier japonais. 48,2 x 32 cm. Albertina, Viena, inv. 31157]
 

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