« Jours intranquilles » Chroniques algériennes d’un retour (1993-2003)
Il ne s’agit ni de montrer, ni de démontrer. Ni de décrire, ni de prouver quoi que ce soit, ni de simplifier une situation complexe, ni de faire semblant de comprendre tout et d’en rapporter des images exemplaires. Il s’agit, d’abord, de photographier, dans un des pays où l’exercice de l’image est le plus difficile qui soit, à la limite de l’impossible.
Bruno Boudjelal montre l’Algérie, trou noir et mauvaise conscience française, l’Algérie des massacres, des disparus, des politiques tortueuses et des victimes civiles. L’Algérie, aussi, qui est, pour le photographe, le pays des origines, connu tard dans sa vie, lorsque son père est retourné sur sa terre. Depuis cinq ans se croisent la nécessité de savoir qui il est et l’impérieuse nécessité de témoigner, fût-ce par des images volées, d’une situation qui met en danger tout et chacun.
Horreur aussi proche
Témoigner ne signifie pas enregistrer la litanie des malheurs, mais dire avec sensibilité, en noir et blanc et de plus en plus en couleurs, comment un individu peut se situer dans une tourmente qui met en cause l’identité qu’il tente de tisser de part et d’autre de la Méditerranée. Des impressions, des séries d’impressions, de rues désertes en cafés clandestins, de lieux de massacres passés en quotidien des femmes aujourd’hui, nous proposent avant tout de nous questionner sur le pourquoi d’une horreur aussi proche, sur la volonté de vivre une jeunesse ballottée entre désespoir et combines.
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« Jours intranquilles », Chroniques algériennes d’un retour (1993-2003)
Jusqu’au 14 novembre 2009
Du mardi au samedi de 11h à 18h
Informations : 01 58 53 55 40
Entrée libre
Pavillon Carré de Baudouin
121, rue de Ménilmontant, Paris 20e
Métro Gambetta (ligne 3)
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