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« The Clock » de Christian Marclay – Centre Pompidou

16 mai 2014
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« The Clock »

De Christian Marclay

Du 17 mai au 2 juillet 2014

Du mardi au dimanche de 11h à 21h

Tarif plein : 13€
Tarif réduit : 10€

Accès libre 24/24h le 17 mai, le 21 juin, 2 juillet 2014

Réservation en ligne

Centre Pompidou
Espace 315
Place Georges-Pompidou 
75004 Paris
M°Rambuteau

www.centrepompidou.fr

Du 17 mai au 2 juillet 2014

The Clock est un mécanisme réglé avec la précision d’un horloger et qui nous indique l’heure en temps réel, minute par minute, pendant vingt-quatre heures. Pour composer cette œuvre, Christian Marclay a orchestré des milliers d’extraits, puisés dans toute l’histoire du cinéma. Des comédies en noir et blanc aux séries B, des films d’avant-garde aux films à suspens, tous rendent visible le temps qui passe à travers une myriade de plans d’horloges, de réveils, d’alarmes, de montres, d’actions ou de dialogues illustrant cet implacable écoulement. 

Sa pratique de l’emprunt, de l’échantillon, de la citation l’inscrit dans la filiation de Dada et de Marcel Duchamp et relève de la démarche émancipatrice de Fluxus tout autant que des stratégies du pop art ou de l’invitation du « Do It Yourself » punk. Elle porte aussi l’empreinte du cinéma expérimental qui a fait de l’emprunt et du montage des composants essentiels des films indépendants.

Christian Marclay pousse jusqu’à la virtuosité cette esthétique du fragment dans The Clock. Le temps, cette notion éminemment abstraite et force tyrannique, s’incarne par les désirs, peurs, frustrations, espoirs, joies et désespoirs qui scandent la parade des images composant l’œuvre. L’histoire du cinéma, confondue à notre histoire personnelle – notre horloge biologique crée une mise en abyme vertigineuse où nous sommes, par le truchement du temps réel, les contemporains des acteurs de la fiction.

The Clock se métamorphose en machine à remonter le temps rythmant une période temporelle d’un siècle d’histoire du cinéma. Marclay utilise cette discontinuité pour créer une continuité temporelle. Certaines scènes récurrentes à l’écran – des portes qui s’ouvrent ou se ferment, des gens qui se retrouvent ou se séparent, des actions qui rythment le quotidien – viennent ancrer cet écoulement dans notre mémoire, réveillant le souvenir des heures marquantes de notre vie.
Parfois la course contre le temps devient frénétique, chahutant notre vision mise à mal par cette amplification saccadée, déstabilisante du récit.

Le son joue sa propre partition et Marclay l’utilise comme une « glue », en une gigantesque symphonie assemblant sonneries de téléphones, tic-tac d’horloges, pluie, bruits de pas, langues étrangères, cris, rires, pleurs, musique. Plus que jamais, les équivalents formels entre le temps et la musique deviennent sensibles, et Marclay conçoit The Clock comme une œuvre musicale possédant son propre tempo et ses rythmes, nous rendant captifs de ces sonorités bruitistes qui se confondent parfois avec notre pulsation cardiaque.

The Clock est un gigantesque « memento mori ». Cette œuvre du temps semble aussi matérialiser la mise en garde du poète et métaphysicien anglais John Donne. « N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. » 

Présentation exceptionnelle en accès libre, 24/24h le 17 mai, dans le cadre de la Nuit des Musées 2014, le 21 juin à l’occasion de la Fête de la musique et le 2 juillet 2014.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=xp4EUryS6ac#t=10[/embedyt]

[© Todd White art photography / Courtesy White Cube, Londres et Paula Cooper Gallery, New York, Photographie d’une main tenant une image d’un plan de Christian Marclay, The Clock, 2010.]

 

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