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L’aube après la nuit : une exposition de Min Jung-Yeon à la galerie Maria Lund

Lutte, 35,2 x 38 cm, encre de Chine et acrylique sur papier, 2020 © Thierry Estrade

Alors que s’achève l’exposition Carte blanche à Min Jung-Yeon au Musée national des arts asiatiques – Guimet, la Galerie Maria Lund expose les toutes nouvelles œuvres de la jeune artiste coréenne.

L’installation immersive présentée au Musée Guimet entraînait le visiteur au sein d’une forêt où arbres, tuyaux de cuivre et grandes plumes s’enchevêtraient jusqu’à le conduire vers d’obscures profondeurs… L’œuvre se lit à plusieurs niveaux mais essentiel est son message de réconciliation, d’incitation à cohabiter dans le respect des particularités. Min Jung-Yeon y exprime l’espoir d’un futur commun pour les deux Corées et un désir de dépasser un traumatisme qui, à l’adolescence, l’avait éloignée pour toujours de la forêt de son enfance.

Vue de la Carte blanche à Min Jung-Yeon – Musée national des arts asiatiques – Guimet, Paris – 6.11.2019 – 17.02.2020 © Thierry Ollivier

Faut-il s’enfoncer dans l’obscurité pour la connaître, l’étreindre et enfin être capable de (re)trouver la lumière ? C’est ce que semble suggérer Min Jung-Yeon avec le titre de sa nouvelle exposition : L’aube après la nuit. Dans ses dernières œuvres sur papier, la couleur est bien plus présente : des lumières frêles mais indéniables. Les traces de larges gestes au pinceau y occupent une place importante – telles une libération, un nouveau souffle. On reconnait l’élan de certains calligraphes. À y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’à ces grands mouvements se juxtaposent de minuscules touches d’encre ou de crayon. Celles-ci métamorphosent le gestuel en élément de paysage – « socle » d’une montagne ou vague sous-marine – quand il ne reste pas simple expression d’énergie. Si Min Jung-Yeon a souvent cherché la rencontre des contraires par les sujets dépeints, elle a maintenant lâché prise pour les exprimer dans la différentiation du geste même. Une nouvelle force en découle, une force sans bornes qui se lève telle une tempête. Ou une brise délicate qui vous porte…

Min Jung-Yeon, L’heure de prendre la route, 254x369cm, 2020

Son parcours

Min Jung-Yeon (née en 1979 à Gwangju, République de Corée) grandit dans la campagne sud-coréenne où, dès le plus jeune âge, elle observe et s’immerge dans la nature qui l’entoure. En 1997, Min Jung-Yeon rejoint Séoul pour se former aux arts plastiques à l’Université Hongik. Suite à ses études, le besoin de se confronter à d’autres modes de pensée se fait sentir et Min Jung-Yeon quitte son pays natal pour intégrer les Beaux-Arts de Paris (ENSBA) où elle est l’élève de Jean-Michel Alberola. Elle sort diplômée en 2006. Depuis, l’artiste vit en France et poursuit une œuvre empreinte de sa culture d’origine comme de son vécu et de ses émotions.
L’œuvre (dessin, peinture et installation) de Min Jung-Yeon a été montrée dans les expositions de diverses institutions internationales : Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole (2012), State Museum of Oriental Art (Moscou, 2017), National Taiwan Museum of Fine Arts (Taichung, 2010), Musée National des arts asiatiques – Guimet (Paris, 2019-2020), etc. En 2021, le Centre Culturel Coréen (Paris) accueillera une exposition personnelle de l’artiste.
En France, son œuvre a intégré d’importantes collections publiques, celles du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole et du Musée National des arts asiatiques – Guimet. Le travail de l’artiste a fait l’objet de plusieurs ouvrages dont une première monographie, Hibernation, parue en 2009, suivie du catalogue de son exposition personnelle au MAMC + de Saint-Etienne Métropole, Demander le chemin à mes chaussures (2012).

Un Hors-série Beaux-arts Magazine est dédié à son œuvre et à sa toute récente exposition au Musée national des arts asiatiques – Guimet.

Vernissage le jeudi 12 mars de 17h à 20h en présence de l’artiste

Signature le jeudi 2 avril de 18h à 20h30 : Olivia Sand signe son livre Contemporary artists from the Asian and Islamic art worlds (SKIRA Editore, 2018). L’ouvrage inclut un entretien avec Min Jung-Yeon.

[Source : communiqué de presse]

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