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Raphaël Drouin : Le piano chante un hymne à la vie

30 janvier 2011
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Raphael_Drouin

Sous ses doigts, le piano chante un hymne à la vie ! C’est ainsi qu’on pourrait le congratuler de tout ce que son jeu traduit. Ses mains caressent la pensée, les émotions, les sentiments d’un compositeur, s’en imprègnent et elles perfusent à l’instrument de manière quasi mimétique le vrai message humain de leur auteur.

Avec Dominique Preschez et Thierry Pélicant , Raphaël Drouin fait partie de ces musiciens qui humanisent la musique. Chaque note a une réalité presque chromosomique et il sait restituer à un morceau son identité propre mettant ainsi en éveil toutes nos acuités sensorielles. Il sera le 24 mars prochain le pianiste d’une œuvre humanitaire « Escales & Paysages » coécrite par Dominique Preschez et Thierry Pélicant et donnée en création mondiale à la salle Gaveau.

 

C’est en 1993, à l’âge de 16 ans que Raphaël Drouin entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Ses professeurs furent Michel Béroff , Henri Barda et Michel Strauss avec lequel il suivra un Cycle de Perfectionnement de Musique de Chambre.

 

Brillamment reçu et promu Premier Prix de Piano et Musique de Chambre au Conservatoire National Supérieur de Paris en 1996, c’est deux ans plus tard qu’il fait ses débuts jouant dans la même saison le Triple Concerto de Beethoven et le Concerto de Schumann avec l’Orchestre National de Lyon placé sous la direction d’Emmanuel Krivine.

 

Doté d’une mémoire et d’une intelligence musicale prodigieuse, il possède actuellement à son répertoire une centaine d’œuvres de Musique de Chambre qu’il interprète de mémoire, aux côtés d’artistes comme Patrice Fontanarosa, Christian Ivaldi, Jean-Jacques Kantorov, Frédéric Lodeon, Alain Meunier, Jean Mouillere, Théodore Paraskivesco, Michel Strauss.

 

En mai 2006, il crée le Capriccio pour Piano et Orchestre de Dominique Preschez.

 

Également compositeur, il a écrit deux Concertos pour Piano ainsi que de la musique de chambre. Thierry Pélicant lui a commandé une œuvre symphonique, “Pyramide” qui a été créée en 2008 par l’Orchestre André Messager.

 

Mais Raphaël Drouin évolue aussi bien dans l’univers de la chanson que dans celui de la musique dite “classique” : Il conjugue dans ses arrangements couleurs symphoniques et sons industriels. C’est ainsi qu’il signe en 2003 les arrangements de scène du chanteur Jean Guidoni et participe à son album

 

« Trapèze » paru chez Wagram en 2004. Il a récemment réorchestré deux morceaux de Diane Reeves interprétés par l’Orchestre Pop Européen à l’occasion de l’Armada de Rouen 2008. Son Medley « Chanson Française » pour Accordéon Solo, Orchestre Symphonique et Big Band a été créé lors du dernier show des Transeuropéennes 2009.

 

Ce n’est donc pas un hasard si Raphael Drouin a accepté d’accompagner au piano une œuvre pour récitant et orchestre intitulée « Escales & Paysages » de Dominique Preschez et Thierry Pélicant dont les bénéfices seront entièrement reversés à l’association Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, + de vie ! présidée par Madame Bernadette Chirac.

 

Le parcours, les dons innés qui transpirent autant dans la personnalité que dans le jeu de ce pianiste promettent de vous donner les frissons d’une émotion et la chaleur qu’il faut au cœur quand la vie s’éloigne.

 

Yves-Alexandre Julien

 

Découvrez Une création pour orchestre symphonique au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris sur Culturebox !

 

Est-ce fantasque de penser que le synopsis autant que la finalité de l’évènement musical « Escales & Paysages », puisse être un remède pour ceux qui souffrent ou qui sont en fin de vie ? En d’autres termes, cette oeuvre recouvre t’elle pour vous un caractère musico-thérapeutique ?

 

Je me sens particulièrement concerné par cette cause, ma mère luttant depuis plusieurs années contre la maladie. Mon implication dans ce projet a donc une double signification à mon sens. Ma mère sera présente le 24 mars à Gaveau et je souhaite de tout mon cœur que cet évènement soit pour elle le plus efficace des remèdes.

 

 

Vous êtes, si je puis dire, un régionaliste en musique, puisant vos créations aux sources sur le sol Normand. Croyez- vous que ce concert du 24 mars prochain soit le récit apatride d’un artiste singulier dans ses domaines de prédilection : la composition , l’écriture musicale et littéraire, l’interprétation ?

 

Je suis né en Normandie mais à l’âge de quatre ans, j’ai dû déménager dans le Sud-ouest pour des raisons familiales. J’ai vécu très difficilement cette rupture soudaine qui s’est transformée en blessure. Dés lors, je n’ai eu de cesse que d’idéaliser cette région dans mon imaginaire d’enfant. C’est donc tout naturellement et avec la plus grande joie que s’est opéré mon retour aux sources en 1998 alors que ma carrière débutait et que je devais me rapprocher de Paris. Rouen allait devenir mon port d’attache. Aujourd’hui, c’est en Normandie que je trouve les repères indispensables à mon équilibre, mais surtout mes amis et une grande partie de ma famille retrouvée. Je me sens si positivement enraciné que j’en oublie souvent mes quinze années d’absence sur le sol normand.

 

Si ce rapport quasi exclusif aux origines conditionne ma vie d’homme, il n’en va pas de même pour le musicien que je suis. En effet, ma vie professionnelle est rythmée par les déplacements, les rencontres, les métissages. Pouvoir jouer une même œuvre dans des salles différentes et avec des musiciens différents constitue pour moi une inépuisable source d’inspiration, chaque nouvelle rencontre me proposant un éclairage inédit et m’incitant à renouveler sans cesse mon discours musical.

 

L’un de mes plus beaux souvenirs en tant qu’arrangeur reste une séance de travail autour d’un morceau de salsa que j’ai orchestré il y a quelques années ; la rencontre avec la section rythmique cubaine fût pour moi tellement enrichissante qu’elle a par la suite changé ma façon d’écrire les percussions dans mes compositions symphoniques plus « conventionnelles ».

 

Pour ces raisons, je ne pense pas être un musicien régionaliste et c’est bel et bien le concertiste qui montera sur scène le 24 mars pour faire découvrir au public parisien l’œuvre de deux remarquables compositeurs qui, avant d’être normands, restent avant tout d’irremplaçables artistes et amis.

 

 

Pourquoi selon vous une telle musique portant l’espoir doit elle méconnaitre les frontières et refuser – à contrario du caractère régionaliste – de s’inspirer nativement d’un seul et unique paysage pour s’inscrire dans la diversité ?

 

La musique englobe pour moi « toutes les musiques », la notion de spécialisation dans un tel domaine m’effraie ! Quelque soit le langage mélodique, harmonique ou rythmique utilisé, j’attends d’une musique qu’elle m’émeuve, qu’elle m’insuffle une énergie, un sentiment qu’il me serait impossible de décrire avec des mots. C’est le cas d’« Escales & Paysages » : malgré deux modes d’écriture pourtant radicalement différents, Dominique Preschez et Thierry Pélicant nous livrent à travers cette œuvre commune une musique magique, inspirée et inspirante, au service d’un texte somptueux. La diversité fait la richesse de cette pièce : durant plus d’une heure, l’auditeur se trouve constamment chamboulé géographiquement, passant d’un compositeur à l’autre, d’une ambiance à l’autre, et pourtant… après une écoute globale, l’œuvre laisse une incroyable impression d’homogénéité, comme si elle n’eût pu être écrite autrement.

 

 

On aurait voulu vous faire vous rencontrer pour créer un tel événement que ce concert « Escales & Paysages » vous, le pianiste virtuose Raphaël Drouin, le chef d’orchestre Thierry Pélicant, et Dominique Preschez le récitant que nous n’y serions probablement pas arrivés ! Y a-t-il donc une part d’ésotérisme et de mystère dans cette réunion de trois musiciens dont les routes se croisent ou se recroisent à présent ?

 

Tout s’est construit le plus naturellement possible. J’ai rencontré Thierry Pélicant en 2000 autour du Triple Concerto de Beethoven. Depuis, nous ne nous sommes plus quittés ! Nous avons la même façon de phraser la musique, de la concevoir, de la vivre. C’est toujours une grande joie de se retrouver, que ce soit sur scène ou dans l’intimité.

 

J’ai rencontré Dominique Preschez en 2006 lors de la création de son Capriccio pour Piano et Orchestre. Avant même de connaître l’homme, j’ai été séduit par sa musique que j’arrivais à apprendre par cœur en quelques lectures, tant son écriture me semblait logique et parfaitement adaptée à ma sensibilité.

 

La création d’« Escales & Paysages » est une étape importante dans notre trio car elle est à la fois l’aboutissement de tout ce que je viens de décrire et le commencement de tout ce qui va découler de cette aventure : en tant qu’interprète, j’ai reçu cette œuvre comme un sublime cadeau, apprivoisant chaque note et chaque phrase jours après jours, comme si Dominique et Thierry me livraient des secrets que moi seul pouvait entendre. C’est une expérience qui sublimera notre amitié de façon indélébile.

 

Propos recueillis par Yves-Alexandre Julien

 

 

 

 

 

Escales & Paysages

 

Le Jeudi 24 mars 2011 à 20H30
Tarifs : 30 euros et 50 euros pour les adultes
Tarif réduit : 20 euros pour les – de 18 ans


Salle Gaveau

45 rue de la Boétie 
75 008 Paris

 

www.ensembleetcreation.com

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