Les Enfants du paradis – Opéra Garnier
Le théâtre dans le ballet
Le ballet, porté avec cœur par toute la compagnie fait revivre ce Paris populaire et pauvre, boulevard du crime. José Martinez multiplie les ficelles du théâtre dans le théâtre. Les personnages accueillent les spectateurs à leur arrivée à l’opéra, on assiste à la répétition d’Othello en cours après l’entracte, le chorégraphe fait travailler à vue les danseurs, lumière dans la salle.
C’est une immersion immédiate dans ce Paris bruyant, chahuteur et dangereux. Chacun se prête à cette effervescence et sur scène dans les costumes tantôt noir et blanc de la pellicule, tantôt coloré du théâtre d’Agnès Letestu, danseuse étoile, la fête joyeuse de la vie donne libre cours aux acrobaties, roulades et sauts périlleux de toutes parts. Des acclamations, des paroles fusent. Les couleurs aussi. Le ballet rejoint momentanément le théâtre pour rendre sensible l’instant magique et silencieux du vol de la montre par Lacenaire, suivi de la première pantomime de Baptiste. Comment réduire en un peu plus de deux heures toutes les séquences connues du film sans le dénaturer ? José Martinez et François Roussillon, habilement s’attachent principalement à l’intrigue amoureuse de Garance et de Baptiste, effleurant ainsi les autres thèmes toutefois présents.
Un casting de choix
Karl Paquette, superbe et lumineux, s’amuse en Frédérick Lemaître. Il endosse avec bonheur la peau de l’ours et esquisse des mouvements dignes des jeunes de la rue. Clin d’oeil à son public. Il quitte son personnage admirable et sérieux de jeune prince habituel et se livre aux délices du plaisir de la séduction. Benjamin Puech crée un Lacenaire, peu inquiétant, curieusement efféminé, très maniéré dans ses postures et gestuelles. Heureusement, il retrouve toute sa virilité et sa grâce quand il danse. Caroline Bance s’en donne à cœur joie dans Madame Hermine polissonne et surprend le public en intervenant à plusieurs reprises dans la salle. Muriel Zusperreguy attendrit en Nathalie tandis que Christophe Duquenne incarne un Comte imposant.
Enfin, Isabelle Ciaravola éblouit en Garance. Elle sait donner au personnage de coquette, cette sensibilité et cette froideur nécessaires. On sent son cœur se transfigurer et renaître au contact de Baptiste, magnifiquement interprété par le danseur étoile Mathieu Ganio, lunaire. Tout son être exprime ce romantisme. Avec langueur, il pense à Garance, avec volupté et passion, il se jette à ses pieds au bal du Comte. Ses mouvements pleins de grâce, éperdus, authentiques, emplissent la salle d’une sensibilité profonde et éternelle.
Marie Torrès
La représentation du 9 juillet sera diffusée en direct dans les salles de cinéma en France et à l’étranger. France 2 proposera ultérieurement une captation.
Les Enfants du paradis
Ballet en deux actes de José Martinez
D’après le scénario de Jacques Prévert et le film de Marcel Carné
Marc-Olivier Dupin Musique
José Martinez Chorégraphie
François Roussillon et José Martinez Adaptation
Ezio Toffolutti Décors
Agnès Letestu Costumes
André Diot Lumières
Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Palais Garnier
Place de l’Opéra
75009 Paris
M° Opéra
[Crédit photos : Julien Benhamou / Opéra national de Paris]
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