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Traversées de Catherine Poncin – Galerie Les Filles du Calvaire

25 novembre 2014
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catherine

Traversées

De Catherine Poncin

Du 4 décembre 2014 au 17 janvier 2015

Vernissage le 4 décembre de 18h à 21h

Galerie Les Filles du Calvaire
17, rue des Filles du Calvaire
75003 Paris
M° Filles du calvaire

www.fillesducalvaire.com

Du 4 décembre 2014 au 17 janvier 2015

Ecrire sur Catherine Poncin tient de la gageure : tant a déjà été écrit, et par tant de critiques qui ont détaillé et décortiqué les différents aspects de son travail, que la tâche semble sisyphienne. Et pourtant, peut-être, il est possible de tracer une trajectoire autre au sein de ces différents corpus d’images, en parcourant ces nombreux textes qui s’attachent pour chacun à une série particulière.

De fait, l’artiste développe, chaque fois, une relation très étroite et intime avec un thème, un lieu, un cadre de rencontres et en conçoit des projets presque in situ, qu’ils s’inscrivent dans le cadre de commandes ou émanent de désirs personnels.

Si toujours Catherine Poncin a conduit des recherches au sein d’archives, peu souvent finalement, elle a fait part de ses passions, pourtant claires aux connaisseurs de l’iconographie classique : la littérature et l’histoire de l’art. Elles jalonnent ses photographies et vidéos, portent sa parole, sous-tendent ses propos.

Dans son travail, il s’agit souvent de pièces recomposées, « recom-pensées » presque, avec ou en écho à une histoire, un moment, et parfois un livre. Que l’on pense à ses travaux autour du Maghreb évoquant à l’évidence Albert Camus mais aussi Kateb Yacine , ou encore d’une manière différente sa série Palimpseste issue d’une commande du château Ferney-Voltaire dont le nom laisse échapper un souffle narratif cher aux lecteurs d’images, tout renvoie à une ossature littéraire.

Ce travail de dé-, puis de re-contextualisation d’images, associées les unes aux autres, constitue la base même de son langage. Parfois même, on peut lire entre les lignes qui fragmentent ses montages l’évocation d’écrits qu’elle redécouvre. Quoi de plus commun que de dire que l’image est l’écriture par la lumière plutôt que par le mot et la plume ?

Cette fois, les images présentées par Catherine Poncin forment un corpus aléatoire qui initie une promenade au sein de l’œuvre même. Certains reconnaîtront des projets, des moments, entre la carte blanche passée par la ville de Grasse, son voyage en Jordanie ou sa résidence à la maison des arts Bernard Anthonioz qui fut la demeure des sœurs Smith.

D’autres, les moins avertis, auront plaisir à voir une scène mettant en acte nombre d’éléments qui, bien que disparates, créent une nouvelle pièce. C’est l’attrait de ce projet d’exposition : associer des moments divers de photographies autour d’une imagerie commune, entre narrativité et histoire de l’art, entre littérature et peinture d’une certaine manière.

Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir rappelé le statut iconique de l’image que Paul Ardenne avait déjà pointé en 1996 comme central au travail de Catherine Poncin. Les historiens de l’art reconnaîtront dans la colombe le symbole de Vénus/Aphrodite et son omniprésence dans les tableaux de la Renaissance.

On parle alors de Traversées, un titre allant « de soi » pour ce parcours d’artiste dont les envies et les projets courent le long d’un chemin sinueux, évocateur d’un oued nourricier qui parfois se transforme en torrent. La clé de lecture de cette exposition est rassemblée en une pièce somme, une « œuvre fleuve » dirait-on…

Les Dominotés, sorte de fresque anthologique composée de faïences et de jardins, sculptures, enluminures ; sorte de livre monde à la manière de la bibliothèque de Sartre … En un mot, un parcours tout à la fois musical, visuel et sensible et c’est en cela, peut-être, que s’orchestre dans le travail de Catherine Poncin ce dépassement tant espéré, et toujours merveilleux, de la littérature.

A découvrir sur Artistik Rezo :
Les vernissages du mois de Décembre à Paris

[Visuel : © Catherine Poncin; Texte : Valentine Umansky]

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