A l’Opéra de Strasbourg, Plus loin l’Europe : Israël
The heart of my heart / Gil Carlos Harush © A Poupeney Plus loin l'Europe : Israël
« La place géographique privilégiée de l’Opéra national du Rhin m’invite à bâtir un projet européen pour un ballet au 21ème siècle ». Fort de cette ambition, Bruno Bouché, directeur de la compagnie, a souhaité instituer le rendez-vous annuel « Plus loin l’Europe » pour ouvrir son répertoire à des traditions chorégraphiques nourries d’influences européennes. Cette première édition est consacrée à Israël et propose une création de Gil Carlos Harush, The Heart of my Heart et deux pièces plus anciennes d’Ohad Naharin, George & Zalman et Black Milk.
Formé à l’école supérieure d’arts Thelma Yellin de Tel-Aviv puis à l’académie de danse de Rotterdam, Gil Carlos Harush est l’un des rares chorégraphes israéliens à ne pas être passé par la Batsheva dance company. The Heart of my heart est une grande fresque abstraite pour quatorze danseurs. Parmi eux, un couple se distingue, elle vêtue d’une longue robe blanche et lui, d’une ample chemise, également immaculée. Au centre, une balançoire rythme de son va-et-vient les scènes. Dans sa note d’intention, Gil Carlos Harush évoque le souvenir d’une balançoire, seul cadeau que ses parents ne lui ont jamais offert, gravée dans sa mémoire plus fortement que tous ceux dont il fut comblé. La gestuelle est nourrie de danse classique, baroque, contemporaine, émaillée de mouvements d’une grande vivacité comme si, en mélangeant les styles, retenue et explosion, l’auteur jouait à brouiller les pistes de l’histoire et de la mémoire. Les danseurs défendent la pièce avec élégance et conviction. The Heart of my heart m’évoque la vie qui passe, les rencontres, les chagrins et les joies et pourquoi pas, avec un grain de folie et d’absurde, l’amour éternel.

The heart of my heart / Gil Carlos Harush – © A Poupeney
Créé en 2006, George & Zalman met en scène cinq danseuses dans une succession de séquences chorégraphiques sur le texte du poème Making it de Charles Bukowski et le morceau de piano Für Alina d’Arvo Part. A chaque séquence, le poème est repris depuis son commencement et s’enrichi d’un vers, jusqu’à la dernière où il est récité dans son entier. Relevant plus du domaine de la performance que de la danse, le principe pourrait paraître agaçant mais il n’en est rien. Servie avec talent par les danseuses, la chorégraphie teintée d’humour d’Ohad Naharin résonne particulièrement bien avec le texte provocateur de Charles Bukowski.

George & Zalman Photo A Poupeney
Pièce exclusivement masculine créée en 1985 par la Kibbutz contemporary dance company, Black milk montre un autre aspect du travail d’Ohad Naharin. Sur des percussions de Paul Smadbeck, cinq danseurs nous entrainent dans une sorte de cérémonie pleine de mystère. Fascinés par un seau rempli de liquide noir, ils sautent, s’élancent dans des rondes ou des empoignades viriles. Le résultat est particulièrement intense, une véritable déflagration de puissance et de fluidité.

Black milk / Ohad Naharin – Photo A Poupeney
Stéphanie Nègre
A voir ou revoir, The Heart of my heart de Gil Carlos Harush sera dansé par le Ballet du Rhin la saison prochaine, les 19 et 20 mars 2019 dans le cadre de la soirée Ballets européens au 21ème siècle qui rassemblera, à la Filature de Mulhouse, également le Ballet de Lorraine et Ballett Theater Basel.
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