Benjamin Vautier alias Ben
Membre du groupe Fluxus et proche du Lettrisme, Ben (de son vrai nom Benjamin Vautier, né le 18 juillet 1935 à Naples en Italie, vit et travaille à Nice) est un artiste majeur de l’avant-garde artistique française connu pour ses performances, installations et peintures. Il devient connu du grand public à partir des années 1960, à travers notamment ses « écritures » déclinées sous diverses formes.
À la fin des années 1950, Ben ouvre à Nice une petite boutique dont il décore la façade d’une accumulation d’objets hétéroclites et dans laquelle il vend des disques d’occasion. Dans sa boutique ou plutôt sur le trottoir se retrouvent les principaux membres de ce qui sera appelé l’École de Nice : César, Arman, Martial Raysse, Sosno, etc. Proche d’Yves Klein et séduit par le nouveau réalisme, il développe l’idée que « l’art doit être nouveau et apporter un choc ». Également admirateur d’Isidore Isou, son œuvre, basée sur un principe d’écriture peinte, est à rapprocher de la peinture lettriste.
Au début des années 1960, il rejoint le groupe Fluxus et publie de nombreux textes.
Au début des années 1980, au retour de Berlin, il rencontre de jeunes artistes (Robert Combas, Di Rosa, François Boisrond, Rémi Blanchard etc.), dont il baptise le mouvement Figuration Libre, mouvement d’art figuratif caractérisé, notamment, par l’absence du respect des règles de la figuration classique, l’utilisation de matériaux hétéroclites et de couleurs discordantes.
Il dévoile régulièrement dans ses billets (dans la revue Art Jonction, dans ses expos ou sur son site web) la face cachée du monde feutré de l’art contemporain et des agissements des personnalités (institutionnels, galeristes, artistes, etc) du monde de l’art, et donne son point de vue sur l’actualité politique et culturelle.
Ben a aussi publié plusieurs recueils poétiques, dans l’esprit de la Beat Generation. Il a également participé à la rédaction de La Clef, atlas ethno-linguistique notamment rédigé par des membres et sympathisants, comme Ben, du Parti nationaliste occitan.
Il définit lui-même son art comme un « un art d’appropriation », déclarant : « Je cherche systématiquement à signer tout ce qui ne l’a pas été. Je crois que l’art est dans l’intention et qu’il suffit de signer. Je signe donc : les trous, les boîtes mystères, les coups de pied, Dieu, les poules, etc. Je vais être très jaloux de Manzoni qui signe la merde et qui me volera l’idée des sculptures vivantes. »
[Portrait de Benjamin Vautier, 1995. Image tirée d’une vidéo pour l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain. Travail personnel de Pantalaskas. Licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported, 2.5 Générique, 2.0 Générique et 1.0 Générique]
Articles liés

Orelsan et “Yoroï” : un nouvel art de se raconter
Avec Yoroï, Orelsan dépasse la musique pour façonner un univers cinématographique dense et personnel. L’artiste brouille les frontières entre fiction et réalité pour mieux se réinventer. Un tournant qui redéfinit sa place dans la culture contemporaine. Un peu plus...

“Détail d’un vase grec à figures rouges”, du théâtre déconstruit à l’Athénée
Ce spectacle n’est pas un spectacle. Ou peut-être que si ? En tout cas, ce n’est pas un spectacle. Inscrits avec humour dans une démarche de déconstruction de la représentation théâtrale, Flavien Bellec, Étienne Blanc, Clémence Boissé et Solal Forte...

L’adaptation du conte “Poil de Carotte” à l’Athénée Théâtre
À rebours d’une adaptation littérale du conte cruel de Jules Renard, Poil de Carotte, le trio Flavien Bellec, Étienne Blanc et Solal Forte s’appuie sur l’expérience de l’humiliation portée par le roman pour déconstruire la représentation théâtrale. Entre geste...





