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Emma Birski : “Sans la couleur et la présence humaine, je ne shoote pas”

Léa Héron 20 juin 2020
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Autoportrait © Emma Birski

Découvrez le talent et la créativité d’Emma Birski. Jeune photographe innovante et pleine d’imagination, elle nous dévoile ici une partie de sa personnalité et de son travail haut en couleur.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Emma, jeune photographe de 24 ans, qui vient de la campagne perdue dans le 45.

Que voulais-tu faire plus jeune, as-tu toujours souhaité faire de la photographie ? Sinon, comment t’es-tu dirigée vers ce domaine ?

Je voulais être styliste ! La photographie m’est venue plus tard, vers mes 13-14 ans, quand j’habitais à la campagne. Avec ma voisine, on piquait les appareils photo de nos parents et on se prenait en photo pour nos Skyblogs. Un peu plus tard, autour de mes 15 ans, j’emmenais en cachette le reflex de ma mère au lycée pour faire des portraits de mes amis. C’est là que j’ai compris que je voulais absolument faire du portrait et de la photo.

On retrouve une inspiration vintage dans tes créations à travers les couleurs, une originalité parfois fantastique, presque féérique. Où trouves-tu tes inspirations et comment en es-tu arrivée à ton style actuel ?

Ça vient sûrement d’une série que j’ai commencé à regarder quand j’avais 14 ans, mes 14-15 ans c’est vraiment les années où tout s’est joué (rires). Cette série, c’est Pushing Daisies. J’étais tellement fascinée par l’univers coloré et barré du show que j’ai dû me mettre en tête que je ne voulais plus que créer des images de ce type. Cette série et le film L’Imaginarium du Docteurr Parnassus par la suite, m’ont vraiment inspirée.

© Emma Birski

Y a-t-il des sujets, des thèmes, que tu aimes particulièrement photographier ou qui sont importants pour toi ?

La couleur ainsi que la présence humaine. Sans ces deux sujets, je ne shoote pas.

Ceux qui te suivent sur Instagram ont pu découvrir des photographies d’artistes tels que Marion Seclin, Panayotis Pascot ou encore Bolides. Lors de tes shootings, tes modèles s’adaptent-ils aux univers que tu imagines ou crées-tu un univers selon le modèle que tu photographies ?

Ça dépend vraiment du modèle. Avec les personnes un peu touche-à-tout et ouvertes comme Marion, on peut partir dans plein de directions. Mais pour les commandes comme avec Panayotis et Bolides, c’est plutôt moi qui m’adapte aux univers. Parfois un peu trop, au point de m’oublier. Chose que je compte corriger en 2020.

Modèle Marion Seclin © Emma Birski

Comment se passe un shooting habituellement ? Y a-t-il un avant/après confinement ?

Il y a d’abord les prises de contact par mail, puis l’élaboration d’un moodboard pour être sûr d’aller dans la bonne direction si c’est une commande, la constitution d’une équipe (maquillage, coiffure, stylisme…), le set design que je fais moi-même, le jour J du shooting et la post-production, sur laquelle je passe beaucoup de temps en général. Cela représente une ou deux bonnes semaines de préparation. Il y a clairement un avant/après confinement. Avant le confinement, j’étais en pleine préparation d’un shooting avec une artiste très chouette, une marque de chaussures et j’organisais un rendez-vous avec une agence. Tout ça est “mort” après le confinement. Grand vide, plus de nouvelles de personne et aucune grosse mission en vue. J’espère que tout va reprendre à la rentrée, en septembre.

© Emma Birski

Encore jeune artiste, il semble difficile de s’imposer dans ce milieu. Y a-t-il des difficultés ou des choses qui t’ont marquée quand tu as commencé ? As-tu des conseils pour d’autres jeunes photographes qui démarrent ?

Ce qui m’a marquée c’est surtout la difficulté à entrer en contact avec les gens avec lesquels on veut travailler. Soit le contact est introuvable, soit il n’y a jamais de réponse, soit on se prend un gros stop. C’est pour ça que je conseillerais de se constituer le plus gros book possible avant de démarcher, et de faire un maximum de projets personnels. Une fois le book bien rempli avec du travail propre, cela devient plus facile de démarcher et d’être crédible.

© Emma Birski

Le mot de la fin : parle-nous de tes envies, des projets qui arrivent, et de ce que tu aimerais travailler à l’avenir.

J’ai beaucoup de shootings persos à mettre en place prochainement. J’aimerais bien tous les réaliser avant la rentrée de septembre. Sinon, rentrer en agence bientôt serait le top. Et justement, à la rentrée, j’aimerais être en mesure de refuser plus de projets qui ne me correspondent pas. Dans le passé, j’ai accepté beaucoup trop de shoots qui ne m’apportaient rien artistiquement et j’aimerais mettre ça de côté. Pour éviter de m’enfoncer encore plus dans cette réputation de “photographe qui fait des portraits simples sur fonds colorés”. J’aimerais vraiment qu’on me contacte pour faire des shootings plus artistiques et travaillés.

Plus d’informations sur le compte Instagram et le site internet d’Emma Birski.

Propos recueillis par Léa Héron

 

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