Geste – une exposition Cneai et Lab’Bel aux Magasins Généraux
Julien Prévieux, What Shall We Do Next? (Ultimate Pinch-to-Zoom), 2018, ©Julien Prévieux
“Geste”, une production Cneai et Lab’Bel, examine l’incidence de nouvelles gestuelles sur nos comportements et s’ancre définitivement dans la relation du geste aux pratiques digitales et à leur impact linguistique, économique et social.
En 1922, László Moholy-Nagy alors enseignant au Bauhaus, commande par téléphone cinq tableaux en porcelaine émaillée à une usine d’enseignes. Comme le rappelle Dominique Baqué, « il a devant les yeux les échantillons de couleurs de l’usine et esquisse ses peintures sur du papier millimétré. À l’autre bout du fil, le fabricant, qui a devant lui une feuille de papier identique, inscrit les formes dictées par Moholy-Nagy dans les cases correspondant à leur position. L’un des tableaux a été livré en trois tailles différentes, afin que Moholy-Nagy puisse étudier les différentes relations de couleurs résultant de l’agrandissement ou, au contraire, de la réduction ». L’œuvre et l’histoire feront date. Elles augurent la délégation du geste transitant par la ma- chine qui a bouleversé les pratiques artistiques au XXe siècle. Elles témoignent de la confiance accordée à l’univers mécanique et technologique par le chantre de la Nouvelle Vision.
Près d’un siècle plus tard, à l’ère de la « smartification » du monde, la confiance ou le scepticisme ne sont plus de mise, la technologie fait partie intégrante de nos vies, de nos gestes.
L’exposition porte sur l’enregistrement des gestes, nécessairement conditionné par l’outil technologique employé. Dans son ouvrage Les Gestes, le philosophe Vilém Flusser (1920-1991), entreprend d’observer le geste quotidien comme « un instrument amplificateur et pertinent pour l’exploration transversale des mutations de la société ». Il s’intéresse particulièrement aux gestes techniques : photographier, téléphoner, filmer notamment. Dans sa postface écrite en 1999 de ce même ouvrage, le théoricien et ami du philosophe Louis Bec prolonge la pensée de Flusser et s’attache à un geste contemporain, le « geste technologique » dont il esquisse l’impact décisif sur l’ensemble des bouleversements socio-économiques, communicationnels, biologiques et écologiques. Ces derniers génèrent de nouveaux codes, de nouveaux comportements, de nouveaux gestes significatifs.
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