Goudemalion. Jean-Paul Goude une rétrospective – musée des Arts décoratifs

L’exposition retrace chronologiquement son parcours et met en lumière les œuvres phares qui ont marqué ces trente dernières années. Elle révèle l’identité forte de l’artiste, perceptible dès ses débuts, et caractérisée par son goût pour l’exotisme. Sensible aux cultures de l’Afrique, de l’ Asie et de l’Amérique latine, il s’intéresse aussi aux minorités ethniques. Les créations de Jean-Paul Goude oscillent entre primitivisme et modernité et s’inscrivent dans une société où l’image occupe de plus en plus de place.

Inspiré, audacieux, parfois décalé, il recréé des univers colorés, drôles, étonnants. Jean-Paul Goude s’amuse. Au fil du temps, sa singularité est confirmée par la cohérente authenticité de son œuvre, toujours renouvelé, jamais désuet. Ce dernier est représentatif d’une époque qui s’interroge sur la diversité socio-culturelle : il véhicule les idées émergentes de l’égalité des droits, mais également de la lutte contre le racisme. La scénographie du défilé du bicentenaire de la Révolution française lui est même confié en 1989. L’envergure de l’événement, ambitieux et emblématique, le propulse sur le devant de la scène, assied sa reconnaissance et initie le début d’une belle popularité auprès du public. Son œuvre questionne également la place du corps dans notre société : le corps en tant qu’ objet du désir, le corps sublimé par le sport et la mode, le corps érotique, le corps sexué, le corps et sa couleur.

Pour Jean-Paul Goude, les années 1980-90 sont celles d’une ascension fulgurante. On associe son nom aux publicités Kodak et Perrier. On le retrouve aussi sur le terrain de la haute couture où il photographie Linda Evangelista, Laetitia Casta, Azzedine Alaïa… Il réalise les clips publicitaires de Chanel Parfums et collabore avec Pierrick Sorin pour créé cinq théâtres optiques pour Chanel Joiellerie. Lorsque l’on pense à Jean-Paul Goude, on songe aussi à ses deux muses, Farida et Grace Jones. Il est partout. Il investit la sphère privée par le biais du tube cathodique. Il s’immisce dans l’espace public, où sont placardées ses photographies pour les Galeries Lafayettes, sur les murs du métropolitain.

Si Jean-Paul Goude mêle la fantaisie à l’humour, quelques œuvres sont féériques, parfois poétiques comme la très belle installation des Vestiges d’une romance enfouie. Et lorsqu’il touche au kitsch, on y trouve toujours une certaine grâce. Jean-Paul Goude est un esthète. Il a su s’inventer à travers toutes les références artistiques qui ont façonné sa personnalité. Le choix des formes et des couleurs ne sont pas sans nous rappeler la peinture du suprématisme et constructivisme. Jean-Paul Goude est un artiste qui vit l’évolution des nouvelles technologies en les utilisant à bon escient. Il a incontestablement un ascendant retentissant dans le domaine des arts visuels actuels. Il était temps de redécouvrir l’ensemble d’un œuvre original grâce à cette exposition.

Géraldine Tachat

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Goudemalion. Jean-Paul Goude une rétrospective

Du 11 novembre 2011 au 18 mars 2012
Du mardi au dimanche de 11h à 18h – dernier billet vendu à 17h30
Le jeudi : nocturne jusqu’à 21h (uniquement pour les expositions temporaires) – dernier billet vendu à 20h30

Exposition : Plein tarif :9,50 € // Tarif réduit : 8 €
Expo + musée : Plein tarif : 12 € // Tarif réduit : 9,50 €

Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
M° Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries

www.lesartsdecoratifs.fr