Katre enflamme la galerie Wallworks
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Solo-show Katre |
La galerie Wallworks consacre une belle exposition à Katre, artiste célébrant et enflammant un patrimoine déchu et une histoire industrielle meurtrie à travers une esthétique de la ruine qui était chère aux artistes du XVIIIe siècle. De quoi étonner !
Ces friches deviennent le théâtre ou la toile de fond de ses œuvres, qui se révèle non pas dans “l’affrontement public” de la rue, mais dans l’intimité de ses pérégrinations. “Tatouage” de feu Il les traque, les visite en secret et en garde la trace grâce à des photographies qu’il transpose sur toile avant de les tatouer de son blaze tellement écartelé que les lettres deviennent autant de flammes léchant ces usines vouées à la destruction. Elles s’imposent dans leur monumentalité, s’il ne zoome pas dans la matière pour cette série qu’il a baptisée Cercle. Il s’amuse également à jouer de l’illusionnisme dans la lignée d’un Georges Rousse, et c’est alors qu’il crée des installations in situ, dérobées au regard de tous. Une façon de s’approprier ces volumes de rêve pour tout artiste.
On serait tenté d’y lire une filiation avec les Hubert Robert, Giovanni Paolo Pannini et autres peintres du XVIIIe siècle : là où on pouvait lire la nostalgie d’un âge d’or perdu ou une vanité (memento mori, tout retombe en ruine et retourne à l’état de poussière), chez Katre, il y a comme une ambiguïté. On y lit à la fois une fascination pour ces “cathédrales” monumentales et délabrées dans lesquelles on vouait un culte au progrès et une revendication d’un paysage qui fait partie de son identité. L’art leur redonne un peu de vie, une nouvelle histoire. Stéphanie Pioda [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=aoDv4Uwwo7w[/embedyt] [Photo KATRE, K – Ivry – Chaos, 2015, acrylique et photographie sérigraphiée sur toile, 130 x 195 cm © Katre / K – Pont-Aven – Ruines&Sens, 2015, acrylique et photographie sérigraphiée sur toile, 168 x 122 cm © Katre / K – Cercle Série – Gold, 2015, acrylique et photographie sérigraphiée sur toile, 115 x 115 cm © Katre] |
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L’esthétique de la ruine



