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Merlin, peintre affirmé et confirmé

Solène Lallier 26 avril 2021
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Jeune homme de 22 ans, Merlin est un artiste peintre actuellement basé à Angers. Un pinceau à la main depuis son plus jeune âge, Merlin est aujourd’hui un peintre confirmé et affirmé. Nous allons à sa rencontre…

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Merlin, j’ai 22 ans et je suis artiste peintre.

Comment as-tu commencé à peindre ? 

Je ne m’en souviens pas réellement, mais une élève de mon père (moniteur d’équitation) m’a raconté que durant le temps où mon papa donnait ses cours je dessinais à coté de lui. Sinon, en CE2, j’étais tout le temps dans la lune et je dessinais sur les bureaux de l’école, mon professeur ne s’en était pas rendu compte. Ce n’est qu’à la fin de l’année qu’à une sortie d’école il m’a demandé d’aller chercher ma mère, je me suis dit “ohohoh” en pensant me faire gronder. Finalement, le professeur avait pris en photo le bureau avec les dessins et les a montré à ma mère en disant : “Regardez et surtout ne le grondez pas !”. Aujourd’hui, je suis toujours en contact avec ce professeur.

Quel bagage scolaire as-tu ? Et qu’est-ce que ton cursus t’as apporté ? 

J’ai fait un bac arts appliqués à Blois (41), puis j’ai été aux Beaux-Arts d’Angers durant deux ans. Aux niveaux techniques, cultures et références, j’ai eu un apport assez conséquent et ça m’a permis de comprendre ce que je ne voulais pas faire. J’ai pu faire des cours de nus, qui eux par contre m’ont passionné. Il y a ce statut d’élèves plus que de créateurs à toujours respecter, c’est ce qui fait que c’est très académique. Finalement, les Beaux-Arts ça a été une désillusion car je les sacralisais un peu trop, je n’étais pas assez renseigné et j’avais une vision des années 70.

Qu’est-ce que tu préfères peindre ? 

Le figuratif. J’essaye de faire ressortir du mouvement, du dynamisme grâce aux gestes avec lesquels je crée. J’aime peindre vite et j’ai envie que ça se ressente, que ça ressorte de mes peintures.

Cherches-tu a transmettre des messages à travers tes peintures ? 

Je ne me revendique pas comme un artiste engagé et politique, mais ça m’arrive de peindre sur des causes, c’est à chaque fois plus spontané que réfléchis. Je ne me dis pas : “Je vais peindre pour ça ou sur ça”. Quand j’ai des commandes ou quand je crée, je préfère que la personne soit touchée par le mélange entre la beauté du geste, la technique et ce qui fait l’esthétique, plutôt que par la cause.

Aujourd’hui, c’est aussi ton métier ? 

Depuis plus d’un an et demi j’ai la chance de pouvoir en vivre. En quittant les beaux-arts j’ai pris un risque car ça voulait aussi dire plus d’aides financières de l’État mais les deux semaines qui ont suivi mon arrêt ont été remplies d’opportunités comme le fait que j’ai exposé en galerie juste après cet arrêt. Depuis je n’expose plus à cet endroit car bien que ça ai été une superbe expérience, il n’y avait plus de sens, c’était trop commerciale et ça décrédibilise mon art.

Quand as-tu exposé pour la première fois ?

À 12 ans. C’était à Paris et j’étais l’invité d’honneur. C’était pour une exposition sur le thème des animaux. Moi à cet âge j’étais content car je loupais une journée d’école. A vrai dire je comprenais pas grand chose, j’avais beaucoup de caméras sur moi, on me disait quoi faire mais c’était une bonne première expérience. Par la suite, j’ai exposé dans divers lieux : galeries, compétitions équestre… Et c’est lors d’une de ces compétitions à 15 ans, que j’ai rencontré Joel Albert. Un monsieur nous a mis en contact et aujourd’hui je le considère comme mon mécène.

Quel a été ton meilleur souvenir en tant qu’artiste ? 

C’est compliqué de choisir mais je pense à mon été 2020 à Noirmoutier où j’étais saisonnier. J’ai été contacté par la mairie pour faire une fresque sur le sol en hommage à Agnes Varda (une enfant de l’île). Comme la fresque était très grande, j’ai mis plusieurs jours à la faire et ça a été riche en rencontre, les enfants venaient s’assoir à coté de moi et discuter. C’était socialement hyper riche.

Sinon je pense au festival Art Cheval où j’ai exposé. J’étais entouré d’artistes de renoms et surtout de l’artiste que j’idolâtre le plus : Jean-Louis Sauvat. J’étais super gêné et impressionné de le rencontrer et d’être dans un endroit comme celui-ci avec de tels artistes.

Quel est ton endroit préféré pour créer ? 

Hormis pour du croquis d’observation que je peux faire partout, c’est chez moi. Je n’ai pas encore d’atelier, même si, d’ici quelques temps je quitte Angers pour la Charentes maritimes où j’aurai mon atelier.

Du côté de la communication, uses-tu de techniques particulières pour te faire connaitre ? 

Pas spécialement, je pense juste que j’entretiens un lien assez proche sur les réseaux sociaux avec les personnes qui me suivent et j’essaye de leur rendre la pareille en organisant des concours où je fais gagner des croquis par exemple .

As-tu d’autres passions ? Et arrives-tu à les combiner ? 

Oui, la street culture. C’est dans mes projets de les combiner, mais je ne sais pas encore comment allier les deux. Mais c’est dans mes projets, il me faut la bonne idée.

As-tu fait des collaborations avec d’autres artistes ? Si oui, tu es plutôt création à plusieurs ou en solo ? 

Oui, j’ai collaboré pour une entreprise de caméras embarquées où j’ai fait le design du packaging. J’ai aussi collaboré avec d’autres artistes comme avec mon ami Gino (@kondé-sans-dents) sur des peintures où nous avons voulu allier nos deux styles, lui était à l’aérosol et moi à l’acrylique. Récemment, j’ai collaboré avec un sérigraphiste (@scuderia) où j’ai dessiné le motif du t-shirt.

Les deux me plaisent. C’est toujours très enrichissant et intéressant de faire des collaborations car ça permet de découvrir de nouvelles choses, d’autres milieux, voir mes dessins sous une autre forme.

Quelles évolutions as-tu vu dans ton style ? 

J’ai vu une évolution, mais je ne la perçois pas quand je peins aujourd’hui. Lorsque je regarde ce que je produisais avant, je me rends compte de cette évolution. Mais je n’arrive pas à atteindre mon graal, je veux toujours faire mieux, j’ai l’impression de stagner et je veux toujours progresser. Je suis perpétuellement en remise en questions et en questionnement sur ma légitimité à faire de l’art. Pour vaincre cela, j’expérimente aussi de nouvelles chose comme du grand format.

Est-ce important pour toi de montrer tes œuvres au public ?

Oui, quand c’est représentatif de ce que j’aime et en quoi j’inspire. Par exemple, parfois j’ai des commandes que je ne posterais par sur Facebook ou autre car ce n’est pas ce vers quoi je tends dans l’iconographie. Sinon, il y a certains nus que je ne montre pas car parfois le modèle ne veut pas être vu, ce que je peux comprendre.

Quelles sont tes perspectives d’avenir ?

Progresser bien sûr. M’orienter de plus en plus sur du grand format, m’installer dans mon atelier quand les travaux seront finis, découvrir et apprendre encore plus.

Suivez l’actualité de Merlin sur Instagram.


Propos de Solène Lallier

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