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Rencontre avec l’artiste photographe Zakaria Ziad à l’occasion de sa première exposition

Manon Giroux 18 mai 2022
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© ZedZed

Depuis son arrivée en France, Zakaria Ziad de son nom d’artiste ZedZed, avec son argentique, arpente les rues de la capitale à la recherche de moments de vie à immortaliser. Par la photographie, il désire offrir au monde sa vision de notre époque. Du 26 au 29 mai prochain, il s’installera chez Caravane dans le XVIIIe arrondissement de Paris pour exposer son art.

Le Baiser du Marrais se trouve être la seule photo pour laquelle des personnes ont posé pour Zakaria. Elle est la reproduction de l’emblématique Baiser de l’Hôtel de Ville de Robert Doisneau.

© ZedZed

Comment ta passion pour la photographie est née ?

Durant mon enfance à Casablanca, j’ai eu la chance d’être entouré de proches intéressés par les arts et notamment par celui de la photographie : mon oncle, passionné de photographie argentique, et mon père que j’observais se perdre dans ses livres d’art.

Surtout, c’est un cadeau offert par ma tante qui a été une véritable révélation : un appareil Canon. Dès cet instant, chaque occasion se présentait à moi comme une opportunité pour satisfaire cet appétit de photographie.

C’est auprès de photographes professionnels et semi-professionnels que j’appris à manier mon appareil. Suivre ces passionnés m’a confirmé le fait que je voulais que la photographie fasse partie intégrante de ma vie.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours artistique ?

Il est toujours compliqué pour moi de parler de “parcours artistique”, tant rien, dans ma scolarité, ne me prédestinait à devenir photographe. De formation scientifique, la photographie était, avant tout, un échappatoire et un moyen de partager ma vision du monde ; un monde fait d’allégorie et de rencontres.

Évoluant dans une association humanitaire, en tant que photographe, j’ai pu côtoyer des artistes de tous horizons et me former à leur contact. J’ai ainsi pu profiter de ces différentes sources d’inspirations pour forger mon propre style.

Fort de cette expérience, j’ai eu la chance de participer à un concours de photos organisé par l’Institut français de Casablanca, que j’ai modestement remporté.

Comment décrirais-tu ta pratique artistique aujourd’hui ?

Je pense qu’elle est plus instinctive, qu’académique. Avant tout, j’aime saisir la réalité d’un instant donné, l’extraire de sa continuité, pour lui donner un sens particulier et propre.

C’est en marchant dans Paris ou même ailleurs, de préférence seul, que je pense être le plus à même de m’ouvrir pour capturer ces instants. Parmi ces derniers, j’aime tout particulièrement les manifestations citoyennes. Ce sont, à mon sens, des moments uniques de communion de corps et d’esprits présents pour une même cause, et pendant lesquelles viennent à nous l’expression d’une infinité de sentiments.

C’est avec mon appareil argentique que je pense le mieux pouvoir rendre ma vision de ces instants pris sur le vif. C’est un outil exigent, qui demande beaucoup de précision et avec lui pas de seconde chance. C’est uniquement au bout du travail de développement, pendant lequel excitation et appréhension se mêlent, que je sais si j’ai pu saisir l’instant cherché, ou si je l’ai laissé passé.

© ZedZed

Où puises-tu ton inspiration ?

C’est tout jeune que j’ai découvert le travail d’Henri Cartier-Bresson qui fait indéniablement partie de mes importantes références.
Comme lui, et comme d’autres grands de la photographie, je pense d’abord puiser mon inspiration dans les moments de la vie quotidienne. Et pour cela, Paris est une ville incroyablement riche et excitante parce que chaque coin de rue peut être se révéler être l’occasion d’une rencontre qui ne demande qu’à être capturée et racontée. Paris me permet de concilier à la fois mon intérêt pour les milieux urbains divers et variés et les personnes qui y vivent.

Que souhaites-tu transmettre au travers de ton art ?

Une vision de Paris, la mienne. Nous sommes tous témoin de notre époque et je veux laisser mon modeste témoignage : celui d’un homme de son temps. Je considère qu’aujourd’hui, les choses se passent beaucoup trop vite et les gens ne prennent plus le temps de profiter des moments simples qui rythment leurs vies. J’apprécie alors m’aventurer dans les rues de Paris et essayer de percevoir et capturer ces moments.

Le message que j’aimerai transmettre est : savourez les moments qui vous sont offerts, regardez le ciel et les choses qui vous entourent et enfin arrêtez-vous un instant et capturez l’intensité d’une situation, d’un moment !

Quel aboutissement a su te rendre le plus fier ?

Je crois que ce fut lors du concours exposition nomade de l’Institut français de Casablanca, lorsque ma photo a été choisie parmi les 30 meilleures.

© ZedZed

Comment appréhendes-tu ta première exposition ?

C’est un sentiment très complexe, un mélange d’excitation et de peur ; la peur de voir son travail jugé et l’excitation ainsi que la fierté d’exhiber son travail à la vue de tous. Je suis toutefois conscient de cette immense chance de pouvoir exposer mon travail dans une ville comme Paris.

Comment expliques-tu la sélection pour laquelle tu as opté pour ta première exposition ?

J’ai voulu donner l’image la plus juste et la plus complète de mon travail. Je n’ai rien voulu épargner aux visiteurs. Le thème est sur la “présence urbaine”, la ville sera donc l’invité d’honneur de mon exposition. J’ai demandé l’avis de mes amis artistes pour opérer une sélection qui représentera au mieux mon travail.

Comment envisages-tu ton futur artistique ?

Je vais simplement continuer d’exercer ma passion dans l’espoir de pouvoir partager mon univers avec le maximum de personnes.

Suivez l’actualité de Zakaria Ziad sur son compte Instagram

Caravane, 12 Esplanade Nathalie Sarraute, 75018 Paris

Propos recueillis par Manon Giroux

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