Allez-y de notre part : Un homme charmant
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Un homme charmant D’Ariel Rotter Avec Erica Rivas, Marcelo Subiotto, Susana Pampin Durée : 1h34 |
Sortie le 20 avril 2016 Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Un homme charmant, d’Ariel Rotter. Le pitch. Quelques semaines après l’accident qui a coûté la vie à son frère et à son mari, Luisa revient peu à peu à la réalité. Un soir, elle fait la connaissance d’Ernesto, qui tombe aussitôt amoureux d’elle. Soucieuse d’offrir un cadre de vie sécurisant à ses deux petites filles, mais encore en plein deuil, Luisa ne sait comment gérer les avances de cet homme à la fois troublant et séduisant. Mais Ernesto est un homme pressé. Il est prêt à s’engager. Il parle déjà d’avenir. D’abord prévenant, il devient vite insistant, envahissant, étouffant. Dans le Buenos Aires des années 60, il n’est pas facile pour une femme de prendre le temps d’aimer à nouveau. Allez-y de notre part. Voilà huit années que l’on attendait des nouvelles d’Ariel Rotter, réalisateur argentin rare mais précieux, dont le précédent film (El Otro) lui avait valu un Grand Prix au festival de Berlin en 2007, ainsi qu’un prix d’interprétation pour l’acteur principal Julio Chavez. Une sombre histoire d’usurpation d’identité sur fond de crise existentielle, pour un résultat en tous points fascinant. C’est cette fois avec un portrait de femme que revient Rotter, porté par une Erica Rivas de plus en plus en vue (elle était notamment l’une des interprètes phares des Nouveaux sauvages, impitoyable film à sketches auréolé d’un joli succès public). La mariée furieuse du film de Sebastian Szifron, c’était elle…
À croire que le deuxième souffle du nouveau cinéma argentin viendra des femmes : le personnage principal d’Un homme charmant est une héroïne, qui traverse les années 60 à la recherche de son indépendance, tentant de se reconstruire tout en échappant à la domination masculine. Todd Haynes aurait sans doute pu s’emparer du personnage de Luisa, tant les thématiques des deux cinéastes sont voisines : chez Rotter, c’est le choix du noir et blanc qui fait la singularité de l’ensemble, alimentant l’idée de l’universalité temporelle et géographique de cette histoire de femme cherchant tant bien que mal à s’épanouir. Un petit bijou ciselé dont la sortie confidentielle ne permettra hélas pas à tous les spectateurs de prendre le temps de s’en délecter.
Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=WX9qBjZek2U[/embedyt] [Image 2015 © Urban Distribution] |
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