Cinéma à domicile : 3 films à voir en juin 2016

La vie des films n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Carrière en salles trop fugace ou sortie en direct to VOD : chaque mois, Artistik Rezo vous propose de rattraper à la maison 3 films disponibles sur vos écrans et que vous n’avez sans doute pas encore vus.

1) La Terre et l’Ombre de César Acevedo

C’est souvent le sort qui attend les films lauréats de la Caméra d’Or : mis en avant lors de leur distinction (rappelons que ce prix désigne le meilleur premier film présenté au festival de Cannes), ils sortent parfois en salles sur le tard et dans l’indifférence quasi générale (qu’il y ait ou non effervescence critique). Le superbe film du colombien César Acevedo a vécu cette destinée, rencontrant trop peu de specteteurs en salles mais s’octroyant une deuxième chance avec sa sortie DVD. Film social et pictural d’une beauté à couper le souffle, juste assez contemplatif pour captiver sans ennuyer, La Terre et l’Ombre se déroule au beau milieu des champs de canne à sucre, dont la poussière rend l’existence invivable pour qui y vit ou y travaille. La destinée de la famille suivie par César Acevedo, marquée par l’agonie d’un père aux poumons trop fragiles, est somptueusement dépeinte.

Disponible (entre autres) sur FilmoTV

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2) Le Trésor de Corneliu Porumboiu

Parfois éclipsé par un Cristian Mungiu il est vrai palmé pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, Corneliu Porumbiou est pourtant le fer de lance de ce cinéma roumain dynamique qui tente des choses en permanence, mêlant l’intime et le rocambolesque, le grave et le léger. Présenté à Cannes 2015 dans la sélection Un Certain Regard (il reçut d’ailleurs le prix Un Certain Talent de la part du jury présidé par Isabella Rossellini, Le Trésor est une nouvelle fois un film surprenant car il part sans cesse où on ne l’attend pas : c’est une comédie familiale d’auteur qui cherche l’enfant en chacun de nous tout en s’adressant pas réellement aux enfants. On est loin de Policier, adjectif et 12h08 à l’est de Bucarest, et pourtant quelque chose se produit à nouveau dans ce petit bijou drolatique et poétique.

Disponible (entre autres) sur Univers Ciné

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3) Mad love in New York de Joshua & Benny Safdie

Parmi les frangins les plus talentueux du circuit indépendant américain, il y a les frères Safdie. The pleasure of being robbed ou Go get some rosemary (également titré Lenny and the kids) ont notamment fait la joie des publics de festivals, toujours charmés par le faux rythme créé par ces frangins-cinéastes pleins de talent et de ressources. Cette fois, c’est avec un film moins léger que les deux frères reviennent. Intitulé Heaven knows what en VO (le titre “français” n’étant qu’une invention des distributeurs du film pour le DVD et la VOD), le film suit un couple de vagabonds toxicomanes qui se battent pour s’en sortir. Le film est brutal, heurté, sans concession, mais toujours empreint de cette sensibilité qui traverse le beau cinéma des Safdie.

Disponible (entre autres) sur Pluzz VAD

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Lucile Bellan

[Image 2016 © Le Pacte]