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Eisenstein/Jeff Mills – Cinémix

12 décembre 2010
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Eisenstein_-_cinematheque

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D’aucuns s’insurgeront : comment, quoi, qu’est-ce ? Mélanger Octobre, cette œuvre fiévreuse, révolutionnaire au sens propre comme au sens figuré, aux pulsations nettement plus commerciales de la musique techno ? En voilà une curieuse association, voire un fâcheux paradoxe ! Sauf que mercredi soir, en ouverture du cycle consacré à Sergueï M. Eisenstein, la Cinémathèque française n’a pas invité le moins inventif – ni le moins indépendant, d’ailleurs – des DJ et producteurs actuels.


Premier bon point, a priori : Jeff Mills, puisqu’il s’agit de lui, est l’une des figures historiques de la  techno de Detroit, incidemment un artisan acharné et inspiré de la fusion entre l’image et le son. Dès 2000, il a travaillé sur le légendaire Metropolis de Fritz Lang, également sur des films de Buster Keaton, avant de croiser la route de la cinéaste Claire Denis, puis de mixer, en 2009 lors d’une première collaboration avec la Cinémathèque de Bercy, The cheat,Forfaiture, de Cecil B. DeMille. Pas vraiment un débutant, ni un partisan de la facilité démago et bon marché, donc.


Jeff_Mills_-_cinemathequeAutant d’indices pour espérer un peu, beaucoup, de cette projection hors norme, le 15 décembre. Le fait est qu’il n’est jamais inutile de bousculer, un peu, beaucoup, les cinéastes canoniques. Sergueï M. Eisenstein, auteur notamment du Cuirassé Potemkine (1925), d’Octobre (1927) ou d’Ivan le terrible (1945) a, certes, révolutionné en son temps le langage du cinéma (et l’art du montage), léguant quelques chefs d’œuvre à la cinéphilie reconnaissante. Formaliste d’exception, il dut batailler ferme, aussi, contre la censure soviétique, justement à partir d’Octobre (même s’il échappa aux purges staliniennes). Pour autant, des termes comme « émotion », « attraction », « choc » ou… « spectateur » figurent également en bonne place dans sa grammaire de théoricien-praticien.


Second bon point a priori : on peut parier que ce « Cinémix » de fin d’année, qu’il séduise ou pas, sera vecteur d’attraction (c’est déjà presque complet), de choc ou d’émotion ! Quant aux spectateurs, qu’ils soient branchés musique ou cinéma (ou les deux), la meilleure chose qui puisse leur arriver, c’est qu’ils oublient toutes les chapelles, et toutes les frontières, pendant ces 130 minutes…


Ariane Allard



Cycle Eisenstein, du 15 au 31 décembre

 

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=h0ebWlaFu58[/embedyt]

 

Cinémix Octobre et Jeff Mills, le 15 décembre à 21h, précédé, à 19h, d’une conférence “Qui êtes-vous Sergueï M. Eisenstein ?”

Renseignements : 01.71.19.33.33.


Cinémathèque française

51 rue de Bercy

75 012 Paris

Métro Bercy (ligne 14)


www.cinematheque.fr

 

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