Free Fall un drame de Stephan Lacant
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Free Fall De Stephan Lacant Avec Hanno Koffler, Max Riemelt, Attila Borlan, Katharina Schönfeld Durée : 110mins |
L’audace des sujets que le cinéma outre-rhénan parvient à porter jusque sur les écrans hexagonaux constitue la plus belle preuve de cette vitalité retrouvée. Un renouveau qui depuis « Good bye Lenin » réserve d’excellentes surprise, de « La Vie des autres » à « Barbara » en passant par « Emmas Gluck » ou encore « Tue moi ». Stephan Lacant déboule dans cette cinématographie avec un premier film coup de poing qui devrait faire date. Un jeune policier, Mark, semble avoir une vie tracée. Une femme qu’il aime et qui va lui donner sous peu un enfant, une famille très présente et tout aussi attentionnée. Lorsqu’il rencontre Kay, un nouveau collègue, la complicité naissante qui unit les deux hommes va rapidement céder le pas à une histoire d’amour fusionnelle, passionnelle. Des choix vont devoir être faits…
Cet élément essentiel tout autant que celui des familles, conservatrices et bien pensantes, propulse le sujet vers le constat social d’une Allemagne loin de l’image de tolérance et de désinvolture qu’elle se donne dans ses grandes villes. Lacant s’emploie en effet à dresser des portraits déconnectés d’une réalité pourtant tangible, acteurs d’une tragédie moderne où Shakespeare n’est pourtant pas loin. La normalité que s’efforce de donner le cinéaste à cette union autant que l’entourage s’évertue à la marginaliser vont converger vers le point de non retour, l’inextricable comme grand vainqueur. Mené par des comédiens criants de vérité, ce film coup de poing nous rappelle aussi cette difficulté d’aimer en 2014 et renvoie à toutes ces histoires qui finissent mal en général. Sans consteller la pellicule de scènes de sexualité torrides, « Free Fall » mise sur une sensualité, celle-là qui préserve de l’ennui et fait naître le sentiment. C’est tragiquement rock (la bande son est renversante) et simplement magnifique. Franck Bortelle [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=jX2kCEnOO2A[/embedyt] A découvrir sur Artistik Rezo : [Visuel : ©Salzgeber & Company Medien] |
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Le cinéma allemand, décidément dans une forme éblouissante depuis des années, nous apporte un film d’une sensualité foudroyante avec cette histoire d’amour entre deux jeunes policiers. C’est « L’Inconnu du lac » en beaucoup plus pudique et « Brokeback Montain » en beaucoup plus réaliste. Une pure merveille.
Avec le souffle pour fil conducteur, souffle des jogging entre hommes, souffle des étreintes amoureuses ou le souffle que coupe le manque d’air dans l’atmosphère pesante des constats et aveux de la « transgression », le cinéaste Stephan Lacant, qui signe là son premier long, fait palpiter son propos et cette magnifique histoire de cœur. La virilité des protagonistes, leur beauté hédonique aussi sensuellement célébrée et qui peut faire penser à « L’Inconnu du lac » les inscrivent dans cette transgression d’autant plus sûrement qu’elle s’opère dans un milieu d’hommes, des « vrais », la police, perçue en Allemagne comme le miroir de la société. En clair, ces hommes sont trop beaux pour être homos…
Une tragédie moderne



