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“L’Envolée” d’Eva Riley, un film intense et émouvant

Mona Dortindeguey 16 juillet 2020
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Frankie Box, L'Envolée © Arizona Distribution

La réalisatrice Eva Riley signe son premier long-métrage intitulé “L’Envolée” en salle depuis le 8 juillet 2020. Il dépeint le quotidien solitaire d’une adolescente vivant dans la banlieue de Brighton qui vient être chamboulée par l’arrivée d’un demi-frère encore méconnu. Un film d’une sincérité rare.

Frankie Box, L’Envolée © Arizona Distribution

Eva Riley nous invite à suivre une aventure de jeunesse qui convoque l’insouciance, la performance, la ténacité et le partage. Elle est scénariste et réalisatrice écossaise et vit à Brighton. Elle est diplômée de la National Film and Television School en 2015, son court métrage de fin d’étude Patriot est sélectionné en compétition au Festival de Cannes. En 2016, Eva Riley écrit et réalise pour la BBC le court métrage Diagnosis qui lui vaut d’être repérée “Star of Tomorrow” parScreen International. En 2019, elle réalise son premier long métrage L’Envolée. La réalisatrice travaille actuellement sur son second long métrage, The Circle.

L’histoire d’une rencontre

Le film démarre sur un plan avec la jeune Leigh, la tête à l’envers, dans son gymnase, qui tente de se recentrer, de faire disparaitre les bruits parasites, les discussions lointaines qui prennent de plus en plus de place dans son esprit. Les premières images du film nous renvoient à une image de plénitude. Ce cocon que la personnage se forme dans le sport lui permet un refuge.

Frankie Box, L’Envolée © Arizona Distribution

Elle tentera d’oublier un père trop souvent absent, une grande maison vide où elle rentre seule le soir. Elle essaiera de canaliser son énergie, ses frustrations par le travail physique, en voulant puiser au plus profond d’elle ses grandes capacités d’athlète. Une telle proximité avec le personnage nous permet de rapidement cerner cette solitude qui lui pèse, à laquelle elle tente de s’évader par la gestuelle, la danse, le corps.

Un évènement inattendu se produit alors, elle sera ramené à une réalité ignorée, celle d’avoir un demi-frère, Joe, quelque peu plus âgé qu’elle. Il fera son apparition dans son salon, venant bouleversé l’équilibre de sa vie qu’elle tentait de maintenir. Il est téméraire, libre et intrépide. Elle vit au rythme de ses passions, lui de ses pulsions. Ils iront peu à peu s’aventurer ensemble vers un monde nouveau.




Des comédiens de grand talent

À 14 ans, l’adolescente semble s’épanouir et découvrir la liberté au même titre que le film avance. Frankie Box qui l’incarne éblouit l’écran, nous la suivons au plus près avec des plans rapprochés et sa sensibilité transparaît d’une incroyable justesse dans chaque scène. La caméra ne cesse de cadrer la gymnaste de près pour laisser son air curieux et méfiant nous atteindre. Pour Alfie Deegan, c’était également une première fois pour lui devant la caméra. Ayant débuté une activité dans la menuiserie, il sera alors repéré dans un club de boxe et se prendra au jeu au fil des auditions pour nouer avec sa partenaire, une véritable complicité.

L’Envolée © Arizona Distribution

La réalisatrice dira : “Ni l’un ni l’autre n’étaient effrayés à l’idée d’improviser des dialogues et de changer certaines choses à brûle-pourpoint. C’est rare, même chez des acteurs expérimentés, j’ai eu beaucoup de chance de les trouver tous les deux !” Elle ajoutera : “Une grande partie du sens de l’humour du film vient de Frankie et Alfie eux-mêmes, qui ont lancé des choses très drôles pendant les prises.”

Frankie Box, L’Envolée © Arizona Distribution

Un film sensible et sincère

L’intensité des couleurs du film est remarquable. Les ambiances distinctes apportent une vraie richesse au film, qui apparaît à certains moments proche du huis clos. Le film ensoleillé montre une Angleterre “énergique et colorée” comme l’a souhaitée la réalisatrice. Le film est intense grâce aux émotions montrées sans filtre et une intensité propre à la jeunesse.

Les attentions portées aux détails sont constantes. Cette intensité se retrouve dans l’adrénaline que recherche le personnage de Joe, et dans les sensations fortes du sport que pratique Leigh, tout cela participe à les faire se sentir vivants. La caméra est volontairement dirigée vers les sourires, les expressions pour que l’on se concentre sur la vitalité de la jeune fille et non ses prouesses techniques seulement.

Ayant trouvé l’épaule d’un compère sur laquelle se poser, le personnage de Leigh d’abord introverti va au fur et à mesure s’ouvrir et tenter, pour éblouir ou simplement se prouver qu’elle en est capable. La relation des deux personnages principaux convoque les thématiques de la quête de reconnaissance, le regard d’autrui et la force que cela peut donner. Un film singulier à découvrir en salle actuellement.


Mona Dortindeguey

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