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Rock En Seine 2013: bon cru et affluence record

27 août 2013
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Avec 118’000 entrées, le festival francilien enregistrait aussi un record d’affluence principalement dû à une capacité d’accueil élargie grâce au réaménagement de certaines parties du site. Une initiative qui a permis à un plus grand nombre de fans de venir assister à quelques grandes messes (Franz Ferdinand, System Of A Down, Phoenix) et de découvrir de nouveaux talents tout au long de ce dernier weekend d’août. Sous le soleil (vendredi), avec le vent (samedi) ou sous la pluie (dimanche), Rock En Seine semble avoir retrouvé une légitimité un peu perdue ces dernières années.

Vendredi: Franz Ferdinand, Right Thoughts, Right Words, Right Action!

Alors que l’odeur des kebabs huileux et de la bière coupée à l’eau commence à envahir les allées du Parc, des bâtons d’encens se consument sur la Grande Scène où les Tame Impala jouent les marabouts psyché-rock. Passés d’anonymes à groupe – que tout le monde veut voir – depuis la sortie de Lonerism (2012), les babas-cool australiens n’ont pas besoin d’en faire des tonnes pour absorber le public (Why Won’t You Make Up Your Mind) et arrivent à le remuer sur Solitude Is Bliss ou Elephant. Pieds-nus comme d’habitude, Kevin Parker (chant/guitare) demande aux festivaliers de souhaiter un « joyeux anniversaire à Joey, un membre du staff » avant de conclure sur Apocalypse Dreams. Un passage réussi pour les hippies des temps modernes, tout comme Franz Ferdinand qui revenait Porte de Saint Cloud huit ans après sa première venue.

TameImpalaRockEnSeineA quelques jours de la parution de leur quatrième album, ceux qui ont souvent été comparés à Gang of Four n’ont rien perdu de leur capacité à faire bouger la foule avec l’avantage de partir gagnants avant même de monter sur scène. Portés par des anciens tubes toujours efficaces (Do You Want To?, Take Me Out) et des nouveaux titres tout aussi bons (Right Action, Love Illumination), les Franz font ce qu’ils veulent du public qui se balance de gauche à droite sur l’intro de Ulysses et perd le contrôle sur This Fire. De la ballade Walk Away au marathonien Outsiders, rien n’est à jeter de ces soixante-quinze minutes jouées pied au plancher. Dans un autre registre, Paul Kalkbrenner arbore fièrement son maillot du Bayern Munich derrière ses platines et a le sourire aux lèvres. Normal, son électro mainstream fonctionne à merveille en clôture de cette première journée.  

Samedi: “Un honneur de partager la scène avec Nine Inch Nails”

Programmés en fin d’après-midi sur une Scène de La Cascade qu’on pouvait croire trop grande pour eux, les biarrots de La Femme font le plein et assument sans difficulté leur statut de groupe français le plus cool de ces dernières années. Autant à l’aise derrière ses claviers que sur La Planche, le sextet mène bien son affaire dès les premiers titres (Amour Dans Le Motu, Packshot) et se montre aussi touchant sur Nous Etions Deux que critique sur Antitaxi. Un peu plus tard sur la Grande Scène, le noir est de rigueur pour la venue des BRMC qui présentent « Specter At The Feast », plus conquérants que jamais malgré l’accumulation des dates. 

1305534_10202014818196574_150996059_n« Fiers de partager la scène avec NIN », les Californiens montent en puissance au fil du concert, peut-être motivés par l’engouement du public qui reprend volontiers les refrains de Rival et Hate The Taste. Clope au bec sur l’intro Let The Day Begin, Peter Hayes régale sur Ain’t No Easy Way en assurant la partie vocale, l’harmonica et le bottle-neck tandis que Robert Levon s’éclate à bastonner sa quatre cordes sur le devant de la scène. Derrière ses fûts, visage fermé, Leah Shapiro esquisse quelques sourires en voyant une pancarte « Leah Marry Me » et assure comme une bête sur les titres phares du groupe (Six Barrel Shotgun, Spread Your Love).

Dimanche: SOAD signe un retour gagnant

Pour cette dernière journée, Eels décide de donner un cours d’aérobic aux festivaliers venus en masse malgré les averses du matin. Aux alentours de 17h30, Mark Oliver Everett (-E-) et ses sbires investissent la scène tous vêtus du même jogging Adidas vintage, lunettes sur le nez et barbes bien ajustées. En bref, de quoi confondre tout ce petit monde au moindre mouvement sur les planches. Loin d’être aussi barré sur scène que pendant ses hibernations en studio, Everett balance une rock collection aussi évidente (Fresh Feeling, My Beloved Monster) que musclée (Souljacker) et s’attèle à une reprise de Let It Be rebaptisée Let It -E-. Plus direct (et plus mièvre), le rock-ska de Skip The Use détonne à la Cascade mais la fâcheuse habitude de Mat Bastard à trop communiquer devient aussi pesante que la musique des Bloody Beetroots qui ne ménagent pas leurs efforts de l’autre côté du site. 

972725_10202014818156573_189618737_nLa nuit tombée, Major Lazer fait dans le trash tandis que Chvrches pose une electropop léchée sur la scène Pression Live. Malheureusement pour le trio écossais, un exode massif s’organise et pour cause: les System Of A Down clôturent le festival à quelques hectomètres de là. Plus en forme que jamais après une séparation longue de cinq ans (2006-2011), la formation de Serj Tankian n’est clairement pas là pour cueillir des fleurs. Point de promotion mais un concert costaud assuré dans un décor minimal et prétexte à ressortir les bons vieux morceaux des tiroirs (Needles, Psycho, Prison Song). Si la majorité des chansons est tirée de « Toxicity », les albums « Hypnotyze » et « Mezmerize » ne sont pas en reste (Lonely Day, Soldier Side) avec B.Y.O.B comme point culminant du spectacle. Une heure trente durant, SOAD fait cracher les décibels de la Grande Scène et installe le chaos (Sugar) à l’heure où les festivaliers rebroussent chemin pour rejoindre la Porte de Saint-Cloud. Un bon cru.   

Olivier Cougot
Photos par Jacob Khrist et Yann Buisson

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