Deux russes à Paris – Opéra de Nice
La soirée débute par Roméo et Juliette de Serge Lifar, ballet conçu comme un pas de deux autour des scènes principales de l’histoire des amants de Vérone : leur rencontre lors d’un bal masqué, la scène du balcon, leur mariage, leur mort. Le principe est efficace même si la dernière scène qui montre les deux personnages s’aimer au-delà de leur mort est un peu longue. Julia Bailet, technique sure et interprétation raffinée, y brille de délicatesse face à un Alessio Passaquindici qui devrait plus s’affirmer.
Allegro brillante est l’occasion de voir une pièce que les danseurs connaissent bien puisqu’ils la reprennent régulièrement. Chaconne permet de les voir dans une autre pièce de George Balanchine et de découvrir un autre ballet du chorégraphe.
Dernière œuvre, Suite en blanc est une succession de tableaux classiques. Serge Lifar l’a chorégraphié en hommage au ballet blanc et à l’école classique, comme Les Sylphides de Michel Fokine que le ballet de Nice Méditerranée avait dansé lors de sa première saison. Les solistes féminines, Julia Bailet et Sophie Benoit, en tête, sont parfaites de maîtrise technique et de grâce. Chez les hommes, Cesar Rubio-Sancho capte l’attention avec son solo, La Mazurka, exécuté avec une grande maîtrise. Les applaudissements sont au rendez-vous. Les autres solistes masculins sont plus inégaux. Le corps de ballet est à la même enseigne, engagé mais manquant de précision. Dans le dernier mouvement, les équilibres sont hésitants chez les filles et si les sauts chez les garçons passent, leur visage lui est quelque peu crispé. Niveau honnête mais inégal, le ballet de Nice Méditerranée avait habitué à beaucoup mieux.
On regrettera une fois de plus la musique enregistrée et les crépitements quand elle s’arrête alors que la salle à l’italienne de Charles Garnier permettrait de belles résonnances. N’y a-t-il pas, parmi les orchestres talentueux de la région, un qui pourrait assurer les cinq représentations des programmes de l’automne et du printemps ? Que dirait-on d’un opéra chanté sur une musique enregistrée ? Inconcevable ! Dans un lieu si prestigieux, la danse ne devrait pas avoir droit à un autre traitement.
Stéphanie Nègre
Deux russes à Paris
Chaconne (Extraits) : chorégraphie de George Balanchine Musique Gluck
Allegro Brillante : chorégraphie de Gorge Balanchine Musique Tchaïkovsky
Suite en blanc : chorégraphie de Serge Lifar Musique Lalo / Musique enregistrée par l’Orchestre de l’Opéra de Paris dirigé par Vello Pahn.
Roméo et Juliette : chorégraphie de Serge Lifar / Musique Tchaïkovsky
Du 18 au 22 avril 2012
Opéra de Nice
4&6, rue Saint-François de Paule
06300 Nice
[Visuels (de haut en bas) : J. Bailet et A. Passaquindici – Photo D. Jaussein]
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