Jouvence : “À ce moment-là, j’étais tombé amoureux”
Rencontre aujourd’hui avec Jouvence, un jeune rappeur bordelais qui vient de sortir son second projet sur les plateformes, Téléphone Rose.
Jouvence, comment as-tu commencé la musique ?
J’ai commencé en 2012. J’ai eu un accident du travail et j’ai eu dix mois d’arrêt de travail. J’ai alors découvert Ableton, j’ai commencé la musique par la production, j’ai fait ça pendant trois ans. Par hasard, je me suis mis à freestyler pendant un été. Ça m’a donné envie d’écrire, et comme j’avais des connaissances en beatmaking et en production, j’ai commencé à devenir ingé son. J’enregistrais tous les potes dans ma chambre.
Comment as-tu rencontré et évolué avec ton crew ?
Ma chambre, c’est devenu un QG. Un crew, L’escale tropicale, s’est formé autour de ce micro et de cette euphorie. On a vite fait des concerts, on est passé de cinq à neuf personnes. Et voilà, une espèce de petite folie collective, ça a commencé comme ça. On a créé un SoundCloud, pendant au moins deux ans on balançait un à deux sons toutes les semaines. Du coup, on a fait parler de nous, il y a des gens qui voulaient nous clipper. En 2017, j’ai déménagé sur Bordeaux et le studio s’est professionnalisé là-bas.
Comment as-tu construit Téléphone Rose ?
J’ai commencé à faire des morceaux quand j’étais à la Réunion avec mon pote S-cro, où on a fait un album ensemble. J’ai commencé à collecter ce que j’avais fait en solo ces six derniers mois, où j’avais beaucoup traité d’amour, parce que j’étais tombé amoureux à ce moment là. J’ai refait le morceau C’est toi la plus belle, que j’ai écrit pour ma chérie, pour notre histoire. Pour La vie en rose, j’avais déjà le premier couplet, j’ai fini le refrain que je n’avais pas encore terminé, parce que ça allait bien dans la couleur de l’EP. J’avais neuf titres solo, sur les neufs, il y en a six qui parlent d’amour. Je trouvais ça cool, le projet que j’avais sorti avant c’était un peu “depressed”, et là on arrive sur quelque chose de plus léger, d’un peu plus coloré.
Pourquoi Téléphone Rose ?
Téléphone Rose, ça sonnait bien. Les gens appellent le téléphone rose pour se détendre, pour avoir un peu de sensualité au bout du fil, qu’ils n’ont pas chez eux. C’est ce que j’ai envie de faire. C’est le même concept avec le CD : les gars sont seuls chez eux, ils ont envie d’amour, de sensualité, et c’est moi la petite voix sensuelle.
Comment a été produit Téléphone Rose ?
Il n’y a que sur Cheese cake où c’est un type beat dont j’ai trappé les droits, sinon ce n’est que des gens avec qui j’ai pu connecter depuis que je fais du son. Sur Louis d’or, Quand vient l’hiver, En vie et Daenerys, j’ai bossé sur les prods. Les trois premières que j’ai citées, c’est mon pote Patxi, compositeur mais pas beatmaker, qui m’envoie des parts en piste par piste. Je sélectionne celles qui m’intéressent, je les mets au tempo que je veux, je peux mettre un beat dessus. Ensuite, je les renvoie à mon frérot DJ Burns, qui est vraiment producteur et qui m’apporte la ligne de basse et les arrangements du track.
C’est quoi la prochaine étape pour toi ?
Je suis en train de collaborer avec trois artistes. Je suis de retour sur le bassin, donc je compte faire quelques tracks avec L’escale tropicale, mon crew. Là, j’ai envie de me divertir un peu, de faire des collaborations. Ensuite, il va falloir que je me penche sur mon premier album solo. Mais pour l’instant, je me vide la tête en faisant des petites collabs, je cherche de nouvelles pistes comme ça. En parallèle, je suis en train de collecter des instrus à droite, à gauche pour mes projets.
Enfin, la question recommandation : qu’écoutes-tu en ce moment ?
Birds on a Wire, Calle 13, Cesária Évora.. En rap, j’écoute Trinity, PNL, indétrônable, UMLA, à mettre en boucle et DAMN. de Kendrick Lamar, il a déjà deux ans mais c’est un monument.
Propos recueillis par Loïck Piovesan
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